Après leur limogeage, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et son questeur doivent justifier 750 millions de nos francs. C’est la principale raison de leur licenciement par leurs pairs. L’information a été donnée au cours d’une conférence de presse tenue le jeudi dernier.
Amadou BA et Beffon Cissé, respectivement président et premier questeur de la Ceni, sont limogés. Les autres commissaires de la Ceni leur reproche le détournement de plus de 747 millions de nos francs. C’est désormais Me Issiaka SANOGO et Evariste Fousseyni Camara qui assurent les responsabilités de président et de questeur de la CENI.
Ladite conférence était animée par le nouveau président, Me Sanogo, qui a tenu à partager avec les hommes de médias les difficultés. Il déclare que leur institution traverse une crise de gouvernance et de transparence. Selon lui, une tentative de médiation a été entamée par le Conseil national des organisations de la société civile, sans succès. Pendant cette médiation, une majorité écrasante des commissaires mettaient en cause la violation du Règlement intérieur de la Ceni, son manuel de procédure, le non-respect des décisions en plénière, la gestion clanique de la Ceni et l’affairisme de l’ex-président, Amadou BA, et son premier questeur, Beffon CISSE.
Me Issiaka SANOGO soutient que c’est grâce à la sagesse des commissaires et la promesse ferme de M. BA de corriger l’ensemble de ces dysfonctionnements que la majorité des commissaires ont accepté d’enterrer la hache de guerre à l’aube d’un processus électoral. Malheureusement, dit-il, à la veille des élections, les différents démembrements se plaignaient de leurs arriérés de salaire.
Il ajoute que 661 délégués de Nafounké,Ténénkou et de Kidal ne sont pas payés. Des documents officiels du ministre des Finances annoncent aux caissiers que les derniers versements qu’ils ont eu à effectuer mettaient fin aux dotations prévues pour la Ceni en fin novembre. Me Sanogo avoue que cela est incompréhensible car sur un document administratif, l’argent a été versé mais en réalité personne ne l’a vu. Dans ce cas où est passé la somme versée par le ministre des Finances ? La question reste posée, dit-il.
Le président affirme que le ministre des Finances a présenté la preuve que tout l’argent a été versé dans le compte de la Ceni à la BDM. Le mystère à propos de ce versement reste irrésolu. C’est à partir de là que toute la crise a commencé. Il avance des chiffres indicatifs de l’ordre de 747 900 000 millions de francs CFA de volatilisés. C’est ainsi que la Ceni a organisé une plénière le 3 octobre 2018 avec la participation de 14 membres sur les 15 que composent le bureau pour constater les manquements, les errements dans le budget.
Après analyse des faits constatés par la plénière, une commission a caractérisé les griefs comme constitutifs de la violation prévue dans le Règlement intérieur. Autrement dit, violation des principes de bonne conduite de la Ceni. A travers toutes ces analyses de la commission, la présidence a été retirée à Amadou BA et la responsabilité de questeur a été retirée à M. Beffon Cissé à l’unanimité. Cette sanction est prévue par le Règlement en son article 59.
A noter que la composition de la Ceni actuelle donne Christoph Coulibaly comme rapporteur, Mamadou Maïga vice-président, Evarice Camara comme questeur, Moctar Mariko, coordinateur, Mme Diane Mariam ,rapporteur, M. Moriba Diallo, deuxième questeur, et Maitre Issiaka Sanogo, président de la Ceni, en remplacement de Amadou BA.