Dans cette même rubrique, je vous ai parlé abondamment de blockchain, « … une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle » (définition de Blockchain France). Par extension, poursuit la définition, une blockchain constitue une base de données qui contient l’historique de tous les échanges effectués entre ses utilisateurs depuis sa création.
Cette base de données est sécurisée et distribuée : elle est partagée par ses différents utilisateurs, sans intermédiaire, ce qui permet à chacun de vérifier la validité de la chaîne. Pour rappel, la technologie sert de canal de circulation aux cryptomonnaies dont la plus célèbre, le Bitcoin, serait créée /inventée en 2009 par Satoshi Nakomoto, une énigmatique personne derrière laquelle se cacherait, en réalité, Craig Steven Wright, un quadragénaire australien basé à Sydney.
La blockchain et ses crytomonnaies, certains les adorent au point de leur tresser une couronne de lauriers. Au même moment, d’autres les abhorrent et ne ratent aucune occasion pour les clouer au pilori. Mais au moins, tout le monde est d’accord pour reconnaître que la blockchain est une grosse alternative crédible au système financier traditionnel régenté par les institutions dont les banques centrales. Méfiantes au départ, les banques se laissent séduire par la technologie de la blockchain les unes après les autres. Et c’est tant mieux !
La semaine dernière, une information n’est pas passée inaperçue dans le monde des adeptes de la blockchain. Elle a même fait le buzz, pour utiliser une expression qui fascine les médias alternatifs. De quoi s’agit-il ? Il s’agit de huit (08) grandes banques (la banque britannique HSBC, BNP Paribas, Bangkok Bank, CTBC Holding, ING, NatWest, SEB et Standard Chartered.) qui mettent leurs billes dans la même corbeille pour lancer en 2019 une plateforme d’échange entre partenaires commerciaux et banques. La nouvelle mariée s’appelle « Voltron » ; elle utilisera exclusivement la technologie blockchain.
Selon un communiqué transmis mercredi par HSBC, ces banques « … entendent stimuler le financement du commerce international grâce à cette technologie [blockchain] qui simplifierait et accélèrerait les procédures, notamment l’émission de lettres de crédit ». En outre, la lettre d’amour dit que « … Voltron faciliterait échanges, financiers et administratifs, et prises de décisions en fournissant un seul et même canal pour l’entreprise cliente, sa banque et ses partenaires commerciaux. La plateforme pourrait recevoir, vérifier et traiter les documents administratifs nécessaires aux échanges, même produits hors du système par les partenaires commerciaux ».
Et ce n’est pas tout : Voltron travaille avec quatre autres plateformes de financement du commerce international pour construire un outil compatible avec les banques existantes et leurs entreprises clientes. Elle s’appuiera sur la technologie blockchain Corda, mise au point par la start-up R3.
Qu’est-ce qui a bien pu se passer pour que d’aussi grandes et prestigieuses institutions financières succombent à la beauté fatale de la blockchain ? Explication de texte : « En mai, HSBC a testé pour la première fois l’utilisation de la blockchain dans un échange international de marchandises agricoles. La technologie a permis de réaliser la transaction en 24 heures, alors qu’il faut entre 5 et 10 jours en temps normal ». Qui dit mieux !
Même la finance islamique succombe aux charmes de la blockchain. En effet, l’Autorité monétaire d’Arabie saoudite (SAMA), c’est-à-dire la banque centrale, a signé un accord avec la société californienne Ripple pour aider les banques saoudiennes à améliorer leur infrastructure de paiement en utilisant xCurrent.
Il s’agit d’une solution logicielle d’entreprise qui permet aux banques de régler instantanément les paiements transfrontaliers avec un suivi de bout en bout. Du coup, SAMA devient la deuxième banque centrale à utiliser la technologie blockchain pour révolutionner ses paiements, suite à la preuve de concept réussie de la Banque d’Angleterre avec Ripple en 2017. En outre, SAMA rejoint également plus de 100 institutions financières qui comptent déjà sur Ripple pour alimenter le suivi de bout en bout et le règlement instantané de leurs paiements dans le monde entier. SAMA se joint à une tendance globale plus large favorisant les solutions blockchain pour les paiements.
Un conseil : je ne vous demande pas de devenir forcément un mineur de Bitcoin. Par contre, je vous exhorte à être attentif à la technologie de la blockchain. C’est une mine d’or aux ressources insoupçonnées qui peut profiter à tout le monde. Pourvu qu’on ait le minimum de compétence pour prétendre prendre le départ de la ruée vers l’or.