Pour informer et sensibiliser les partis politiques sur le nouveau projet de loi portant création de nouvelles circonscriptions, le ministre en charge de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, Mohamed Ag Erlaf a initié un cadre de concertation au sein de son département dans la matinée du vendredi 26 octobre.
Dans son intervention, le ministre Ag Erlaf a rappelé que le gouvernement avait procédé par la loi n°2012-017 du 2 mars 2012, à la création de nouvelles circonscriptions administratives régionales faisant ainsi passer le nombre de régions de huit à dix-neuf. Cela, dit-il, dans le cadre de la réorganisation territoire du Mali. « Le processus de réorganisation territoriale a été interrompu par la crise institutionnelle et sécuritaire que notre pays a connue en 2012 » a-t-il déclaré, tout en soulignant que les exigences liées au développement local en mode décentralisé et la crise multidimensionnelle de 2012 ont montré les limites du découpage territorial actuel face aux contraintes de l’étendue de certaines régions.
Selon lui, de nos jours le non effectivité de la création et de l’organisation des services publics suivant les trois niveaux de déconcentration a suscité l’impossibilité pour les représentants de l’Etat d’assurer leur mission de contrôle sur les vastes ressorts territoriaux. C’est pourquoi, dit-il, pour corriger les insuffisances constatées, le gouvernement se propose de soumettre les avant-projets de loi à l’examen des conférences régionales sur l’ensemble du territoire.
D’après le ministre Ag Erlaf, cet exercice vise essentiellement à rapprocher davantage l’administration des populations, de redimensionner les grands espaces pour permettre à l’Etat de mieux encadrer les collectivités territoriales , mais aussi de favoriser l’atteinte des objectifs de développement économique, social et culturel.
En plus le ministre Ag Erlaf a précisé que la conférence régionale permettra de prendre en compte les avis et les suggestions raisonnables des populations au cours d’une instance nationale de validation de la réorganisation territoriale. « Ce projet est fondé sur les réalités socio-culturelles et économiques de chaque région, permettant de faire face aux défis sécuritaires et de promotion d’un développement local équitable » a-t-il déclaré.
A sa suite, le président du parti Yelema, Moussa Mara, non moins ancien Premier ministre n’a pas manqué d’exprimer ses observations au ministre Ag Erlaf sur ce nouveau projet de découpage territorial. M. Mara a clairement expliqué au ministre de l’Administration Térritoriale que le temps qu’il s’est donné pour élaborer ce projet est très minime pour pouvoir cerner, sinon toucher toutes les réalités.
A cet effet, il a conseillé le ministre Ag Erlaf de porter les discussions devant le chef de l’Etat. Car, dit-il, les Maliens sont fortement attachées à leur territoire.
Aussi, l’ex directeur de campagne de Cheick Modibo Diarra, qui s’était préparé pour les élections législatives n’a pas du tout caché son indignation quant au report de ces élections. « Nous ne voulons pas que les mandats des députés soient prolongés, quel que soit les justifications juridiques et judiciaires de cette situation, notre souhait est que ça se fasse à l’intérieur de la Constitution et du respect de la Constitution » a – t – il martelé.