Les responsables de l’Association Nationale des Fabricants de Savon Artisanal (ANAFAZAN) étaient devant la presse le samedi 27 Octobre 2018 sur le site de la zone aéroportuaire afin de dénoncer les attaques dont ils ont été la cible le samedi 20 Octobre dernier. Un bulldozer a débarqué tôt le matin sur le site et a commencé à détruire les hangars de certains membres de l’association occasionnant une énorme perte qui s’élève à plus d’un million de FCFA. Ils accusent le maire du district de spolier les parcelles qu’ils occupent depuis 2005 avec l’aval de l’ASECNA.
Après la coordination des associations des déguerpis de la zone aéroportuaire, c’est au tour de l’Association nationale des fabricants de savon d’être la cible du maire du district Adama Sangaré. Les membres de l’Association Nationale des Fabricants de Savon Artisanal (ANAFAZAN) sont remontés contre l’attaque dont ils ont été la cible et invitent les autorités à prendre des dispositions afin qu’un tel scenario ne se reproduit plus. « Nous sommes des Maliens comme tout le monde et nous occupons certes temporairement les lieux avec l’aval de la délégation de l'Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA) au Mali.
Mais l’attaque barbare dont nous avons été la cible est digne d’une autre époque. Nous sommes des chefs de familles et c’est dans ce métier que nous parvenons à subvenir aux besoins de nos différentes familles. Comment un beau matin quelqu’un peut débarquer à bord d’un Bulldozer pour détruire nos espoirs, nos années de labeur sans nous avertir », s’insurge Mohamed Sidibé, le secrétaire administratif de l’Association.
Selon lui, c’est le maire du district de Bamako Adama Sangaré qui dans sa vorace quête foncière se cache derrière les attaques dont ils ont été la cible. Sangaré demande aux autorités compétentes de prendre les mesures nécessaires afin qu’ils puissent continuer à exercer leur métier et à donner de l’emploi aux maliens. Il a signalé qu’il a fallu la promptitude des membres de l’association, qui se sont présentés sur le terrain, afin que le bulldozer qui avait déjà démolis cinq hangars plus des barils d’huiles, arrête son œuvre dévastateur.
Les pertes avoisineront plus d’un million de FCFA. Quant au président de l’Association Nationale des Fabricants de Savon Artisanal (ANAFAZAN) Sékou Dit Karamokoba Diakité, il a dans ses propos fustigé les dégâts qui les a été causés tout en demandant aux autorités maliennes de prendre des dispositions nécessaires afin qu’un tel acte ne se reproduit plus sur les lieux. Il a affirmé qu’ils payent les taxes au niveau de la mairie ainsi qu’au niveau de la Direction Nationale de l'Assainissement et du Contrôle de la Pollution et des Nuisances (DNACPN).
« Nous injectons de l’argent dans les caisses de l’Etat et nous contribuons également à la réduction de la pauvreté en créant des emplois. Si ce n’est pas au Mali, nous ne verrons pas ça dans un autre Etat. Nos savons vont au Sénégal, au Burkina ainsi que dans la plupart des Etats avec qui nous partageons les frontières. Comme nous avons un Etat qui détruit les emplois et non les crée aussi ça ne nous étonne guère », annonce Diakité. « Nous invitons le président IBK à mettre fin à des telles pratiques qui ne font qu’empirer la pauvreté et d’enfoncer le pays dans la boue. Nous sommes prêts à quitter mais pas de cette manière », affirme-t-il. Et d’inviter les autorités à leur trouver un site idoine afin qu’ils continuent à exercer leur métier qui leur permet de vivre.