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Le statut quo triomphe aux instances de l’hémicycle
Publié le mardi 30 octobre 2018  |  Le Témoin
Déclaration
© aBamako.com par A S
Déclaration de Politique Générale (DPG)
Bamako, le 20 avril 2018 le premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga a fait sa Déclaration de Politique Générale a l`Assemblée nationale
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L’Assemblée nationale va-t-elle maintenir le statu quo à son sommet pour cette fin de législature prolongée ? La question se posait à peine avant l’avis favorable de la Cour constitutionnelle sur la prorogation de la législature. Mais depuis, la donne semble changer et des chuchotements ont récemment résonné dans les couloirs d’un hémicycle où la principale locomotive, en l’occurrence le Rpm, n’a visiblement aucune envie d’en rajouter aux divisions et dissensions consécutives aux dernières conférences électives. Idem, selon toute évidence, pour le groupe parlementaire de l’opposition, VRD, qui n’affiche non plus aucune disposition à se prêter à un jeu de redistribution des cartes dans les instances parlementaires.

On pensait la tentation tout autre chez le groupe l’APM en tant que grand bénéficiaire des démissions en cascade récemment enregistrées au Rpm. Par le truchement de l’Asma-CFP et du MPM, le groupe parlementaire dirigé par Boulkassoum Touré de la Commune I a en effet accueilli assez de nouveaux membres pour prétendre bousculer le rapport des forces à l’hémicycle. Mais la sirène ne semble guère l’emporter non plus, pas plus qu’elle n’emballe l’Adema-Pasj, tous désireux apparemment de se passer d’une imprévisible redistribution des privilèges parlementaires pendant la prolongation.

Spéculation à ciel ouvert autour des DDR

Avec le report des législatives et le pacte de paix passé entre le gouvernement et les garants du processus d’Alger, la voie semble grandement ouverte pour une accélération de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Il est finalement entré dans une phase irréversible pour le plus grand bien des mouvements armés, qui en ont fait non seulement un cheval de bataille sécessionniste mais aussi un créneau d’enrichissement. A travers notamment les DDR, qui sont l’objet de spéculations aussi crapuleuses que les habituels recrutements à la fonction publique.

De sources concordantes, en effet, certains ténors de mouvement armé continuent d’amasser des millions auprès d’une jeunesse désœuvrée et qui accoure vers chaque opportunité d’insertion socio-économique comme des naufragés sur une chaloupe. De même source, les enchères sur la bourse de l’insertion sont montées jusqu’à 3 millions de non francs selon l’importance du domaine professionnel convoité. Les intéressés versent l’argent aux dirigeants de mouvement contre une carte d’apparentement en plus d’une arme à présenter au moment du cantonnement. Certains prétendants attendent depuis l’année de la signature de l’accord et ont naturellement accueilli avec délivrance l’imminence des DDR, avec la possibilité de déchanter pour ceux qui se sont fait flouer.

Quid de ces magistrats détenus en otage ?

Le gel des salaires des magistrats grévistes a-t-il concerné leur pauvre confrère détenu depuis plus d’une année par les groupes djihadistes ? L’opposant Tiebilé Dramé en est convaincu et l’a affirmé dans une interview accordée à un confrère de la place. Ce que le Directeur de campagne de Soumaila Cisse omet de dire – et qui paraît plus alarmant encore – c’est qu’aucune disposition n’avait été prise pour que la famille du juge en otage puisse vivre convenablement à son absence. Les hautes autorités, selon nos sources, n’en avaient cure et sont demeurées pendant longtemps indifférentes à la situation de sa femme et de ses enfants qui manquaient de tout, y compris de la mansuétude de ses collègues. En définitive, que la privation de salaire résulte d’une grève ou non, les sous-couverts du juge en ont connu les affres bien avant le lever de boucliers entre l’Etat et les magistrats.

La Cour constitutionnelle aurait elle-même suscité son avis sur l’Assemblée nationale

La décision de la Cour constitutionnelle d’autoriser par un avis la prolongation des mandats parlementaires continue d’alimenter la chronique et de susciter autant d’interrogations. Des étonnements avant tout justifiés par l’incohérence qui consiste à accepter à l’Assemblée nationale la même chose qu’elle avait auparavant refusée au chef du Gouvernement. Mais à en croire nos confidences, la Cour a plus satisfait à sa propre demande qu’à celle du président du parlement. Il nous revient, en clair, que la demande d’avis est une initiative plutôt suscitée par la haute l’institution judiciaire, laquelle aurait pris soin de rédiger elle-même une correspondance avec des arguments qu’elle fera porter par l’Assemblée nationale. Seulement voilà : même en étant l’inspiration des Sages, la décision de prolonger la législature n’en est pas exempte pour autant d’incurie professionnelle. En conseillant par exemple de faire supporter la mesure par une « loi organique», la présidente Manasa Danioko n’a visiblement considéré cette forme d’expression légale qu’à travers sa seule valeur normative. Or une loi organique n’est pas forcément la forme appropriée au sujet qui nous concerne.

Le budget de l’Assemblée nationale a la hausse

L’imminence de la prorogation de la 5ème législature a eu pour implication immédiate, entre autres, de donner un coup de fouet à l’activité parlementaire. Dès l’annonce de la mesure, l’hémicycle a spectaculairement attiré une foultitude de députés jusqu’alors préoccupés par leur réélection. Leur intérêt s’est subite réorienté vers les tâches parlementaires notamment le vote du budget d’Etat auquel est incorporé celui de l’Institution législative. Et, selon une source digne de foi, la manne parlementaire va atteindre cette là bagatelle de 15 milliards francs CFA. La hausse, mentionne la même source, se justifie surtout par la prise en compte du surplus de députés attendus dans le cadre de l’opérationnalisation des nouvelles régions et circonscriptions électorales. Ce sont en effet plusieurs dizaines de nouveaux élus qui vont s’ajouter aux 147 parlementaires de la législature sortante et dont la prise en charge en termes d’indemnités et de salaires implique une énorme incidence budgétaire.

La Rédaction
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