Après Sikasso, en 2017, le ministère des Transports, à travers l’Agence nationale de la sécurité routière (cheville ouvrière de l’évènement) a procédé, le samedi 27 octobre dernier, au lancement des activités de la 15e édition de la Semaine nationale de la sécurité routière, à Ségou, avec pour thème : ‘’conducteurs, protéger les usagers vulnérables sur la route, c’est bien possible’’.
Placé sous le patronage du ministre des Transports, Soumana Mory COULIBALY, l’évènement s’est déroulé en présence de son homologue des Infrastructures et de l’équipement, TRAORE Seynabou DIOP ; du Gouverneur, Biramou SISSOKO, et du Maire de Ségou, Nouhoum DIARRA.
On y notait également la présence du Directeur général de l’ANASER (Agence nationale de la sécurité routière), Mamadou Sidiki KONATE ; le Directeur national des Transports, Mamadou KONE ; les chauffeurs et conducteurs routiers de Ségou ; les membres des associations des personnes en situation de handicap ; certains membres du Cabinet et du Comité national de sécurité routière, etc.
Instituée depuis 2002, la Semaine nationale de la sécurité routière a pour objectif de mettre l’accent sur la sensibilisation pour un changement positif de comportement des usagers de la route.
Aussi, elle se veut être une occasion particulière pour le ministère des Transports, en charge de la question, à travers l’ANASER, en partenariat avec le Comité national de la sécurité routière qui regroupe l’ensemble des organisations publiques et privées intervenant dans la lutte contre l’insécurité, de rappeler que le niveau d’insécurité au Mali est devenu très préoccupant et qu’aucun effort n’est de trop pour réduire de façon significative le nombre de victimes de la circulation routière.
Selon le ministre des Transports, le thème de cette année, à savoir: ‘’conducteurs, protéger les usagers vulnérables sur la route, c’est bien possible’’, s’inscrit dans la vision du Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA qui a fait de la lutte contre l’insécurité routière l’une des priorités du Gouvernement.
Quant au choix de Ségou, a-t-il justifié, il n’est pas le fait du hasard : la capitale des Balanzans est le cordon ombilical liant le Sud au Nord du Mali. Et l’axe Bamako-Ségou reçoit plus de 3 000 véhicules par jour.
Par ailleurs, la ville a vu son réseau routier considérablement amélioré avec l’inauguration, le 24 avril 2018, par le Président IBK, de l’échangeur et de ses voies d’accès, la route 2×2 voies en direction de Bla et l’axe Diamarabougou-Kirango à Markala.
Si ces infrastructures constituent un réel facteur de développement, il n’en demeure pas moins des potentiels vecteurs d’accidents de la route à cause du non-respect du Code de la route sont réels.
Au Mali, 60% des accidents de la route concernent les jeunes et 80% impliquent les engins à deux roues, a-t-il déploré.
Mieux, rapporte le ministre des Transports, selon les statistiques d’accidents de la circulation de 2017, sur les 801 tués enregistrés sur les routes au Mali, la région de Ségou vient en 3e position avec 106 tués, après Bamako 347 et Sikasso 151.
Au Mali, a-t-il fait savoir, les principales causes évoquées des accidents de la route sont, entre autres : l’excès de vitesse, le non-respect des priorités et signalisations, l’état défectueux des véhicules et des routes, le mauvais dépassement, le stationnement anarchique, la surcharge, le transport mixte, l’alcool et les stupéfiants, la conduite en état de fatigue, etc.
De même, déplore-t-il, les motocyclistes, singulièrement les jeunes, tardent à se familiariser avec le port du casque.
Durant la semaine, des sessions de formation et de sensibilisation seront organisées dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou et Gao. Elle sera clôturée à Bamako.
La journée a été marquée par la formation de 250 chauffeurs et de conducteurs routiers de la région, sur les règles de la circulation routière et les techniques de conduite ; la sensibilisation des personnes en situation de handicap qui sont très vulnérables dans la circulation, car ayant des difficultés à partager l’espace routier avec les autres usagers à cause de leur handicap ; et la remise de 700 casques à la jeunesse de Ségou.
Auparavant, le Maire de la Commune urbaine de Ségou, Nouhoum DIARRA ; le porte-parole de la Fédération régionale des personnes en situation de handicap de Ségou, Siaka TANGARA ; le représentant du Syndicat des chauffeurs et conducteurs routiers de Ségou, Tièmoko MOUNKORO, se sont succédé au pupitre pour remercier les autorités pour le choix de Ségou et la pertinence du thème.
M. MOUNKORO a pris l’engagement solennel, au nom des chauffeurs et conducteurs routiers, d’accompagner le département des Transports, dans sa mission d’éveil et de veille pour une circulation routière plus sécurisée au bénéfice de l’ensemble des usagers de Ségou et ailleurs.
Certes, des actions de sensibilisation sont en cours par le département en charge des Transports et ses services compétents, notamment l’ANASER, créée en 2009 à cet effet, et dont le slogan est : ‘’vaut mieux venir en retard que dans un corbillard’’.
Toutefois, force est de reconnaître que beaucoup reste à faire. La preuve : les statistiques nationales d’accidents de la circulation des 4 dernières années sont révélatrices: 2014 : 9 191 victimes dont 676 tués ; 2015 : 8 712 victimes, dont 569 tués ; 2016 : 7 565 victimes dont 541 tués et en 2017 : 801 tués.
Par Sékou CAMARA