Le parti Union pour la République et la Démocratie, URD, ne participera pas, en l’état, aux futures concertations régionales sur le projet de redécoupage territorial et administratif. Ses responsables l’on fait savoir, hier jeudi, lors d’une conférence de presse, au siège du parti, à Badalabougou. L’URD exige le retrait de ce ‘’projet de la division’’ et appelle à un ‘’véritable dialogue’’ sur toutes les préoccupations du moment liées au processus électoral et aux autres réformes.
Dans la déclaration liminaire de la conférence, que nous publions in extenso, le parti du chef de file de l’opposition fustige la démarche gouvernementale consistant à convoquer des conférences régionales avant des concertations au niveau de la base (communes, cercles).
« Au lieu de préparer un dialogue politique de haut niveau, devant aboutir à un accord politique global, le régime IBK, à travers son ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, a annoncé le 26 octobre 2018, sa décision d’organiser des concertations régionales au sujet d’un projet de découpage territorial, et ce, moins de deux mois, après avoir porté un coup dur à notre démocratie avec la dernière élection présidentielle qui a totalement et profondément déprécié les ressources politiques et la dignité de nos concitoyens, pervertissant les valeurs et les vertus qui les rassemblaient à travers : fraudes massives, corruption financière, sous-traitance criminelle électorale, subornation institutionnelle, falsification comptable des résultats, etc. », s’indigne la déclaration de l’URD.
L’URD estime que cette démarche, loin de couvrir les intérêts du Peuple malien, est contraire à l’idéal de dialogue républicain dans notre Pays, et même aux conclusions pertinentes de la mission de la CEDEAO. Par ailleurs, le parti, qui réaffirme son attachement indéfectible aux valeurs de la République, à la laïcité de l’État, à l’intégrité territoriale et à la souveraineté du Mali, ‘’n’approuve ni la forme ni le fond du projet proposé’’.
Toutes les réformes liées au processus électoral, aux circonscriptions administratives, aux collectivités territoriales et à l’architecture institutionnelle générale de notre pays doivent être conçues ensemble et de manière inclusive, ont indiqué les conférenciers.
« La décision incongrue et empressée, de procéder en catimini à des pseudo concertations régionales, dont les contours sont méconnus de tous les acteurs concernés, n’est ni plus ni moins que la volonté affichée du régime de faire du projet initié une camisole de force », estime-t-on à l’URD.
Pour le parti de la poignée de main, une dynamique nouvelle doit être amorcée par un ‘’dialogue inter-malien fécond’’ visant à forger un consensus national entre tous les fils de ce pays à travers leurs représentants dûment mandatés, et non choisis par l’administration, autour des réformes, de la restauration de la paix et de la stabilité sur l’ensemble du territoire.
« L’URD exige le retrait de ce projet de la division et un véritable dialogue sur toutes les préoccupations du moment liées au processus électoral et aux autres réformes, comme cela a été toujours proposé par notre Parti, c’est-à-dire procéder à une concertation large et inclusive sur toutes questions induites par la mise en œuvre de l’Accord issu du processus d’Alger », souligne la déclaration.
Ce dialogue politique véritable, précise-t-on, doit précéder toute action législative ou réglementaire relative aux réformes et tendant à la paix et la concorde avec comme seul bréviaire la vérité rien que la vérité due au Peuple.
Par Sidi Dao