Dans le numéro InfoSept du lundi dernier, nous vous parlions de la situation qui prévaut à la Commission électorale indépendante (CENI). Et cela, selon la version de la tendance du «président» Me Issiaka Sanogo et compagnie. Ainsi, le président «destitué» de la CENI, M. Amadou Bah et son 1ier questeur M. Beffon Cissé, aussi «destitué», par la plénière extraordinaire du lundi 22 octobre dernier, étaient face à la presse.
C’était le jeudi 1er novembre 2018 à la Maison de la Presse. L’objectif de la rencontre avec les journalistes, selon ses initiateurs, au-delà de la clarification, avait pour principal objectif de rétablir la vérité et de consolider l’image de la CENI.
C’est dans une Maison de la Presse hyper sécurisée par les forces de l’ordre que s’est déroulée cette conférence de presse. Ainsi, dans sa déclaration, le président «destitué» de la CENI, M. Amadou, après avoir rappelé le processus de la mise en place du bureau de la structure, dira que «le travail fait par la CENI a servi, aux yeux de l’opinion nationale et internationale, à crédibiliser l’élection du président de la République».
Selon lui, la CENI a déployé sur l'ensemble du territoire et à l'extérieur plus de 23 000 délégués. Pour lui, «la crise provoquée par certains membres de la CENI, ne se justifie ni en fait, ni en droit. «Cette crise, de notre point de vue, ne doit pas pouvoir nuire à l’image de notre institution et de notre pays», fait-il remarquer.
Répondant aux questions des journalistes sur les prétendus détournements de fonds et sa destitution et celle de son premier questeur, le sieur Bah explique que «tous les budgets de la CENI sont logés au ministère de l’administration territoriale. On n’a pas détourné de fonds. Je ne vois pas ni dans notre règlement intérieur, ni dans le manuel de procédures administratives, comptables et de gestion, ni dans la loi électorale, une procédure de destitution d’un membre du bureau de la CENI.
Ce n’est même pas la CENI nationale mais même la CENI à l’intérieur du pays. Je suis surpris que ce débat revienne». Aussi, dit-il, «toute contestation par les partis politiques et les candidats en lice aux différentes élections portant sur les membres de la CENI et de ses démembrements est soumise respectivement à l'appréciation de la Cour Suprême et des tribunaux administratifs dans un délai de quinze jours à compter de la date de publication du décret ou de la décision de nomination». Lesdites juridictions statuent dans un délai de dix jours».
Cela, selon l’article 12 de la Loi électorale. En outre, M. Amadou dira que «le Mali n’est et ne saura être la propriété de quelqu’un. Ce pays appartient à nous tous et chacun doit jouer son rôle dans le respect de la loi». Par ailleurs, il dira qu’à ce jour, seuls les coordinateurs n’ont pas encore justifié les fonds qui leurs ont été alloués. Néanmoins, il a reconnu que la CENI a des difficultés à payer correctement tous ses agents aujourd’hui. «Cette situation s’explique par le décaissement du reliquat de plus de 400 millions de FCFA, soit les 70% des 770 millions de FCFA qui nous ont coûté l’achat des 17 véhicules dont le marché avait été exécuté par le ministère de l’Administration territoriale conformément aux règles de passation des marchés publics au Mali», a-t-il expliqué.
Comme pour dire que la CENI qui n’était que bénéficiaire de ces véhicules, attend toujours le remboursement des 400 millions de FCFA de la part du ministère de l’Administration territoriale qui devait au fournisseur des véhicules. Aussi, la CENI a fait l’objet d’une mission d’audit des agents du ministère de l’Economie et des Finances, durant 45 jours. Et au président Bah d’ajouter, «nous attendons les résultats de cet audit sur l’exécution de nos budgets».
D’après le 1er questeur M. Béfon Cissé, les prétendus 100 millions de FCFA de budget de communication est une farce des «frondeurs». Il a fait savoir que ce montant résulte du budget estimatif que le ministère des Finances a révisé de moitié à la baisse. «Cela est connu de tous puisque que nous avions largement communiqué sur le budget», a-t-il martelé. En outre, il précisera que sur un budget de 9 milliards de FCFA, la CENI n’a reçu que 5 milliards de FCFA et quelques. Et sur ce montant, dit-il, 100 millions de FCFA étaient réservés pour la communication. Il s’agit de la confection de T-shirts, des badges, et autres activités de communication et de sensibilisation.
En somme, vue cette situation qui s’apparente à un imbroglio à la tête de la CENI, il revient aux plus hautes autorités de prendre des dispositions idoines pour préserver l’image de la CENI qui a un rôle fondamental dans la bonne organisation des élections au Mali.