Notre pays est le seul dans la sous-région à avoir un nombre élevé de centrales syndicales. Malgré la pléthore de syndicats, les travailleurs de la fonction publique et du secteur privé broient du fer à cause des conditions de vie et de travail. Les syndicalistes sensés défendre leurs intérêts semblent gagner plus dans les mots d’ordres de grèves que les militants. Les multiples séances de négociations autour des mêmes points de revendications en témoignent. Les préavis de grèves sont-ils devenus des fonds de commerce pour les syndicalistes ?
De l’avènement de la démocratie à nos jours, nous assistons à une montée exponentielle du nombre de syndicats et de centrales syndicales dans notre pays. Entre l’UNTM, la CSTM en passant par la CMT et la CDMT, certains syndicats ne sont affiliés à aucune centrale. Tous prétendre défendre les intérêts des travailleurs maliens. Au lieu de passer par la négociation, le dialogue et le compromis, la seule arme de guerre de ces syndicats demeure les mots d’ordre de grève ou autre arrêt de travail comme si c’est leur seule arme de guerre ou de chantage. Selon, le petit Robert : la grève par définition étendue, est une entente, un accord des salariés d’une usine, d’une entreprise, d’une profession, pour cesser leur travail jusqu’à ce qu’ils aient obtenu une augmentation de salaire ou certains autres avantages.
Au Mali, les grèves qui se multiplient chaque jour davantage et qui ont fait, dans les coulisses leur apparition d’une manière éclatante, ont contraint les autorités à s’occuper de cette question tant redoutée qu’on appelle la question sociale. C’est la raison pour laquelle, le premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga, conformément aux instructions du président de la république, de travailler à l’apaisement du climat social, a rencontré les centrales syndicales citées ci-dessus le jeudi 1er novembre. Objectif principal : leur faire part de la volonté du gouvernement d’organiser en mi-janvier 2019, une conférence sociale qui va être axée sur l’examen des conditions de travail, de rémunération et de statut des salariés du secteur public comme du privé. Selon le PM, cela, pour solliciter les contributions, les commentaires, de chacun pour une meilleure organisation de ladite conférence.
Nous trouvons cette initiative du gouvernement salutaire au regard de la tension du climat social dans notre pays. Les représentants des travailleurs ayant trouvé l’initiative salutaire, doivent peser de tous leurs poids à l’apaisement de ce climat social d’ici à cette date fatidique annoncée. Au niveau de chaque département ministériel, les préavis de grèves sont déposés. Des revendications qui reviennent à chaque préavis ne sont-elles pas négociées antérieurement lors des séances de négociations ? Ou encore les participants aux négociations omettent ces points pour revenir éventuellement à la charge ? Trop de grève ne tue-t-il pas l’engouement de la grève ? Ces grèves ne seraient-t-elles pas des fonds de commerce pour les responsables syndicaux ? A l’issue des travaux de la conférence sociale, nous espérons que toutes ces questions auront leurs réponses.