OTTAWA - L’ancien leader d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) Mokhtar Belmokhtar est poursuivi au Canada pour son rôle dans l’enlèvement de deux diplomates canadiens il y a cinq ans, a annoncé mercredi la police fédérale.
L’affaire remonte à décembre 2008, lorsqu’Aqmi enlève à l’ouest de Niamey l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Niger, Robert Fowler, et son collègue Louis Guay.
Après plus de quatre mois dans les geôles sahariennes de l’organisation extrémiste, les deux Canadiens sont libérés grâce à la médiation d’un négociateur malien auprès de M. Belmokhtar.
"Après une enquête approfondie, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a déposé des accusations contre Mokhtar Belmokhtar et Oumar Ould Hamahathe en vertu du Code criminel du Canada pour l’enlèvement de deux Canadiens au Niger en 2008", a déclaré à l’AFP la porte-parole de la GRC, Laurence Trottier.
Les deux hommes sont poursuivis pour prise d’otages à des fins de financement du terrorisme, selon le quotidien The Globe and Mail qui a pu consulter le dossier d’accusation.
Né dans le Sahara algérien en 1972, Mokhtar Belmokhtar a longhtemps dirigé Aqmi avant de partir en dissidence et créer fin 2012 son propre groupe, dont la première action d’envergure a été une prise d’otages massive en janvier en Algérie.
Les Etats-Unis ont offert au début du mois une récompense de cinq millions de dollars pour des informations sur cet homme, donné mort en avril par le Tchad mais qui a menacé depuis de mener de nouvelles attaques au Niger.
Washington avait dans le même temps promis trois millions de dollars pour des révélations sur Oumar Ould Hamahathe, porte-parole du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un groupe islamiste chassé du Mali en janvier.
"Nous utilisons tous les moyens à notre disposition pour perturber toute menace posée aux Canadiens et à nos alliés, au Canada et à l’étranger", a souligné la police fédérale canadienne.
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