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Prorogation de la 5è législature de l’Assemblée nationale : La présidence d’Issaka Sidibé au cœur d’une pétition
Publié le mardi 6 novembre 2018  |  Le Témoin
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© Autre presse par DR
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Porté par une irréductible soif de revanche, l’honorable Bafotigui Diallo, précédemment député du parti présidentiel, veut profiter de la décision de prolongation de la 5e Législature par la Cour constitutionnelle pour lancer une pétition aux fins de destitution du président Issiaka Sidibé. Et cela malgré les clauses de l’article 68 de la Constitution du 25 février 1992 «le Président de l’Assemblée est élu pour la durée de la législature» et de l’article 10 du Règlement intérieur de l’hémicycle qui empêche la destitution du Président du Parlement.

Mais, pendant que les partisans d’Issaka Sidibé veulent se focaliser sur la disposition en vertu de laquelle «le mandat du président est lié à celui de la législature », en misant notamment sur l’immuabilité des différentes commissions, Bafotigui quant à lui persiste et signe : le mandat du président de l’Assemblée nationale atteint légalement son terme le 31 décembre 2018. Et d’expliquer que si le mandat de la 5e Législature a été prolongé pour des raisons administratives, la cour constitutionnelle n’a fait aucune allusion à celui d’Issaka Sidibé.Un vide juridique que l’honorable Diallo attend exploiter au mieux de ses objectifs de destitution de son ancien compagnon politique.

À l’intéressé lui-même il ne cache pas du reste ses intentions et lui a même adressé une missive avec des récriminations et des reproches d’avoir effectué ou fait effectuer des missions fictives dont les rapports n’existent nulle part dans les archives de l’institution parlementaire. Selon le désormais unique député du parti Yelema, en effet, du début de législature, en 2013, à aujourd’hui, aucun parlementaire n’a jamais «reçu aucun rapport de mission ni dans son groupe ni dans sa commission». Et Bafotigui de mentionner que la commission de contrôle de l’hémicycle n’a fourni en 5 ans qu’un seul rapport de carence où elle dénonce l’absence de document avant d’en déduire ceci : «les missions parlementaires sont organisées n’importe comment, n’importe quand et à n’importe quel prix».

Approché par nos soins, l’honorable Diallo a révélé par ailleurs que plus 6 milliards de FCFA se sont volatilisés de la sorte dans les couloirs de l’Assemblée nationale.

En attendant de recueillir le maximum de signatures pour mettre en marche la machine de destitution du président, le député frondeur suggère, au regard de l’état actuel des finances de la chambre des députés, une suspension de toutes les missions qu’il juge «budgétivores, fictives et inutiles» et se dit disponible pour pour apporter des arguments et justifications complémentaires de sa proposition sans le cadre d’un débat de fond sur le sujet.

Recoupements faits, il nous revient que Bafotigui Diallo n’est pas seul partisan d’une destitution du Président Issaka Sidibé. Il a déjà un allié de poids, le député Oumar Mariko et nombre d’autres collègues de la majorité présidentielle ne seraient pas non plus opposés au schéma d’envisager un départ d’Issiaka à partir du 31 décembre. Ils estiment en effet que la prorogation est une occasion pour rebattre les cartes et de briser l’architecture actuelle de l’assemblée. De sources parlementaires, une série de rencontres se sont tenues la semaine derrière pour avoir la signature des 2/3 des 166 députés de la 5e législature. Puisque le RPM, sa famille politique, ne jouit plus d’une majorité arrogante, il y a lieu de se demander si Issiaka Sidibé saura déjouer le déclenchement d’une tempête vraisemblablement imminente.

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