L’axe Kalabancoro- Kabala, surnommé à juste raison route de la mort est encore mis en cause par les habitants des quartiers environnants. Malgré sa réhabilitation dont le lancement a été fait par le Premier ministre il y a de cela quelques mois, les usagers et les riverains ne cachent pas leur mécontentement contre les autorités communales qu’ils accusent d’avoir sous-traité le projet avec une entreprise de la place habituée à l’amateurisme.
Les populations de la commune rurale de Kalabancoro sont sur le point de prendre les rues. Elles ne cachent plus leur ras-le-bol. La raison : la route très mal réhabilitée qui mène jusqu’à la cité universitaire de Kabala.
Il faut d’ores et déjà retenir que le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga avait présidé la cérémonie de lancement des travaux de réhabilitation de cet axe il y a de cela quelques mois. Lors du lancement du réaménagement de la route de la mort, un montant de 1 milliard 800 millions avait été mis à la disposition d’une entreprise de la place pour les travaux de réhabilitation de la route Kalabancoro Kabala.
Cependant, il faut souligner que les raisons du réaménagement de l’axe Kalabancoro-Kabala sont nombreuses. Parmi celles-ci nous pouvons citer l’étroitesse de la route qui ressemblait à une piste rurale car ne répondant pas aux normes d’un axe routier digne de ce nom en ce 21ème siècle. Notons aussi les virages mal dressés sans aucune concordance, mais pire encore la route est faite sans piste cyclable digne du nom pour les engins à deux roues. La route a été très mal réhabilitée par l’entreprise qui travaille nuit et jour avec tâtonnement. La première doléance des habitants des différents secteurs de la commune rurale de Kalabancoro et même des élèves et étudiants du Mali était l’agrandissement de route et la réalisation d’une piste cyclable pour la sécurité des personnes en possession des engins à deux roues sur cette route connue comme la plus fréquentée par les camions bennes. Cette doléance n’a pas été prise en compte par l’entreprise. Lors de la réalisation des travaux de réhabilitation, l’entreprise par inexpérience et à force de bricolage a rendu la route encore plus petite et impraticable avec la réalisation de bornes en béton dur entre le trottoir et la chaussée. Rien de concret, sans piste cyclable ni de passage piéton. Difficile pour les véhicules de transport collectif (Sotrama et taxis) de stationner au signal d’un client de peur de ne pas provoquer un choc ou un embouteillage par d’autres usagers de la route.
Moussa Camara, commerçant et propriétaire d’une boutique face au grand marché de la Kalaban-Coro, est très remonté : « je ne comprends pas comment cette route est réaménagée par cette entreprise. Chaque fois une nouvelle parade. Le hangar qui donnait de l’ombre à mes employés a été démoli pour rien. On ne fait que colmater les bordures de la route et les caniveaux. Les travailleurs ne font que des va et vient. Du vrai tâtonnement ! »
Quant à Fanta Diallo, une vendeuse de pastèque au bord de la route : « j’ai été déplacée 3 fois. Chaque fois, un groupe de personnes vient me faire quitter un point pour un autre. Je ne sais même plus où aller m’installer. Or, les agents de la mairie viennent toujours me soutirer de l’argent en guise de taxe. Je suis fatiguée ».
Par ailleurs, comment de nos jours, pouvons-nous comprendre qu’une grande agglomération comme Kalabancoro en plein chantier de construction dans les secteurs de Tiebani, Kabala, N’golobougou, Banco, Kouralé, etc, n’ait pas de route pour la sécurité des citoyens ? Pourquoi pas une nationale.
Le Maire de la Commune Tiécoura Hamadoun Diarra avait reçu la visite d’une délégation des personnes en colère il y a quelques jours de cela. Le premier responsable municipal avait promis aux visiteurs du jour « qu’il ferait en sorte que les bornes en béton dur installées entre le trottoir et la chaussée puisse être enlevées complètement pour au moins élargir la route et permettre la fluidité de la circulation sur l’axe. » Selon lui, cette situation est aussi indépendante de sa volonté et dépasse ses compétences. L’élu Diarra a expliqué « qu’il ne pouvait agir que dans les limites de ses compétences ».