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Mon opinion : Entre gouvernance chaotique et insécurité généralisée, le Mali se disloque !
Publié le jeudi 8 novembre 2018  |  L’aube
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Le Mali, l’homme malade de la sous-région ouest africaine a choisi l’amnésie pour survivre. Le peuple malien si dynamique, si combatif est pratiquement comme sous hypnose. Toute une nation sous anesthésie, le cas malien est unique et s’enlise de jour en jour. Tout un pays laissé, abandonné par ses forces vives, il avance tel un bateau sans gouvernail.

Le Nord du Mali est un imbroglio total, qui, chaque jour se complique d’avantage. Des sonrhaïs qui se cherchent une voie, des arabes qui grognent, des touaregs qui se toisent et aveuglent en même temps le pouvoir central. Un pouvoir central qui ne tranche pas, qui suit les murmures et les pièges de lobbyistes boulimiques.

Le Centre se déshumanise, perd ses repères et toutes ses lianes sociales. Un fossé se creuse, séparant des ethnies, qui se sont aimées, se sont soutenues et ont vécu des siècles dans une grande harmonie. La gouvernance actuelle est entrain d’émietter un pays séculaire, avec une civilisation de tolérance et une nation fière. Une société exemplaire se désintègre au vu et au su de tout le monde à cause de l’orgueil et de la cupidité de ses dirigeants, et par l’ignorance de son peuple.

Dans la région de Ségou la porte du centre du Mali, les populations ne se sentent plus en paix, de Niono en passant par Diabaly jusqu’à Djenné les habitants sont harcelés, menacés et pillés. Un juge et un responsable militaire sont toujours entre les mains de kidnappeurs sans que rien ne se passe. Des vidéos ont circulé les montrant en captivité, rien. C’est passé, ce n’est plus dans les priorités, des cadres du pays en pleine activité, enlevés chez eux, sont entre les mains d’individus sans foi ni loi et l’Etat passe.

Au plateau dogon, des chasseurs dogon armés par des mains invisibles, mais suivant un planning précis, massacrent, harcèlent et humilient les habitants peuls, des frères qui ont toujours vécu en symbiose parlant tous peul, qui se taquinaient sur les places des marchés, qui s’étaient tolérés dans les pratiques religieuses, ne veulent plus se sentir.

Djenné la belle est souillée par le sang des peuls, qui sont tués par les donzos bambaras comme des mouches, ces mêmes bambaras, qui, il y’a peu de temps célébraient les fêtes de mariages et de baptêmes avec ces mêmes peuls. L’ombre d’Ahmadou Kouffa est passé par là, les militaires ne tenant plus, la peur, la suspicion et l’affaiblissement de l’Etat ont séparé, ces ethnies qui vivaient dans la joie et dans une société en paix.

Des checkpoints sont établis par des donzos bambaras, ils dépouillent les femmes peules, sur les routes des marchés. Des hordes de motards, malgré l’interdiction de la circulation des motos, en colonnes de cent, deux cents individus font des descentes dans les villages peuls, rassemblent les troupeaux, fixent des amendes impossibles. Les éleveurs peuls se terrent dans les villages, vendent leurs bétails, n’osent plus s’éloigner des villages, les champs ne sont plus cultivés. La peur et la haine s’installent.

Tués et honnis par les autres à cause de suspicions d’appartenance aux troupes d’Ahmadou Kouffa, le prédicateur peulh allié des djihadistes, les vrais disciples de ce dernier aussi maltraitent leurs frères peuls ne voulant pas les suivre.

De Diafarabé à Youwarou, en passant par Teninkou et Tonkorocoubè, les peuls sont empêchés de danser, de chanter, les cérémonies sont devenues tristes, et ils ont interdiction d’aller à l’école des blancs. Ils sont pris en tenaille entre les militaires maliens et les rebelles islamistes d’Ahmadou Kouffa.

Le Mali se disloque, les ethnies se braquent, les uns contre les autres.

Pourtant les casques bleus des Nations-Unies et toutes les armées du monde sont présents sur le territoire malien. Les massacres se perpétuent sans que, ni la justice malienne, ni la justice internationale ne lèvent le petit doigt. Le fossé social s’élargi, les responsables voulant maintenir le statut quo. Le pouvoir n’a pas encore compris ou ne veut pas comprendre l’étendue du désastre.

Sa fuite en avant orchestrée par un président sous emprise, et peu travailleur et, un chef de l’exécutif expert dans les combines et le chantage, coûtera surement cher au pays.
Le peuple est confus, passif et ignorant, la société civile a disparu, les religieux et les chefs coutumiers sont devenus des partisans et des acteurs politiques de piètres qualités. Le front social dans la capitale s’est durci.

Le Mali est aujourd’hui comme une bombe armée entre les mains d’un enfant entouré par tout le monde, et personne ne veut se salir les mains. Pourtant tous savent qu’elle va exploser et que personne ne sera épargné.

Triste pour notre pays, qui a pourtant beaucoup donné.

Macké Diallo
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