Le programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion (DDR) a été officiellement lancé, le mardi dernier, dans la Région de Gao. Plusieurs autorités ont pris part à ce rendez-vous qui est un pas significatif dans l’application de l’Accord de paix. Au même moment, pendant que certains espèrent beaucoup du commencement de ces travaux, les Groupes Armées, dans une lettre adressée aux plus hautes autorités nationales, expriment des inquiétudes. Ce qui explique d’ailleurs la réaction de quelques spécialistes du domaine sécuritaire qui trouvent que ce programme ne peut avoir d’impact immédiat sur la sécurisation du pays.
Dans ladite lettre, les Chefs d’état-major général des Groupes Armés ont fait part de quelques inquiétudes qui sont, entre autres, le problème de Grades des Anciens combattants, leur indemnisation en cas de blessure ou s’ils sont tués sur-le-champ de bataille, le nombre de personnes devant intégrer l’Armée nationale, la reforme de l’Armée, etc.
Les Groupes signataires de l’Accord d’Alger, la Coordination des Mouvements de l’Azawad et la Plateforme souhaitent que leurs éléments conservent une fois au sein de l’Armée les mêmes Grades qu’ils avaient quand ils étaient combattants.
Sur le sujet, les membres de la commission nationale DDR se sont concertés, le mardi dernier, à Gao, pour trouver une solution aux différentes doléances. Le Responsable du DDR à la MINUSMA a annoncé que concernant le problème de Grades, une solution a été trouvée. Et il ajoute que l’équation qui reste à résoudre est le nombre de combattants qui va rejoindre l’Armée régulière.
Cependant, pour certains observateurs, pour que ce démarrage du DDR mène à bon port, ce sont les Groupes Armés qui doivent y mettre de la bonne volonté. Ils souhaitent qu’il y ait moins d’interlocuteurs en cas d’incompréhension à certains niveaux.
Souleymane Drabo, joint par le Studio Tamani, est rassuré par le fait que ce démarrage de l’opération de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des combattants va faire avancer la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale. Mais, par contre, selon lui, avec ces nombreuses revendications des Groupes Armées, l’effet escompté des travaux ne peut être visible sur-le-champ.
Cette opération de DDR est prévue pour les 1600 anciens combattants des Groupes signataires issus du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC), qui doivent rendre leurs armes pour intégrer l’Armée régulière. L’intégration est effective à condition de remplir un certain nombre de critères dont l’âge requis, la qualification, l’expérience militaire et le niveau d’études. Les personnes qui ne répondent pas à ces critères bénéficieront d’un programme de soutien à la réinsertion dans la vie civile.