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Justice : ‘’tous les magistrats ont repris…’’
Publié le jeudi 8 novembre 2018  |  Info Matin
Conférence
© aBamako.com par Momo
Conférence de presse du syndicat des magistrats du SAM-SYLIMA
Bamako, le 10 octobre 2018 le syndicat des magistrats du SAM-SYLIMA a tenu une Conference de presse sur leur réquisition par le gouvernement
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Après 100 jours de cessation concertée de travail, les syndicats de magistrats ont décidé, jeudi 1er novembre, de suspendre leur mot d’ordre et annoncé la reprise du travail pour ce lundi. Après évaluation de l’application de leur résolution, les responsables du Syndicat autonome de la magistrature (SAM) et du Syndicat libre de la magistrature (SYLIMA) assurent que la reprise du travail est effective sur toute l’étendue du territoire national.

Selon Hady SALL du Syndicat libre de la magistrature, joint au téléphone : ‘’de façon indépendante, toutes les juridictions ont repris de Kayes à Kidal. (…) Si nous nous disons qu’il y a reprise, c’est qu’il y a reprise. Vérifiez vous-même, en tant que journaliste, vous le verrez. Tous les magistrats de la République ont repris aujourd’hui, sans exception. Lundi, il y aura reprise, mardi, il y aura reprise, les gens qu’on n’a pas mis en grève, comment peut-on leur demander de reprendre ? C’est nous qui avons mis les gens en grève, c’est nous qui leur avons demandé de reprendre et ils ont repris le travail, dans l’intégralité, sans exception aucune. Vérifiez vous-même, de Kayes à Kidal’’.
C’est le même son de cloche chez le SAM qui assure de la reprise effective du travail.
Une secrétaire travaillant au Tribunal de la Commune V, sous couvert d’anonymat, témoigne : ‘’j’étais là, un peu avant 7h30. J’ai trouvé mon patron sur place et j’ai aussitôt compris que le travail reprenait vraiment et que les choses rentraient dans l’ordre. Parce qu’en arrivant, j’avais de sérieux doutes quant à l’effectivité de la reprise annoncée. Je suis contente de cette situation, en espérant qu’ils trouveront une solution définitive à ce problème, parce que les gens sont là et ils ont beaucoup de besoins’’.
Il faut rappeler que certaines actions ont été déterminantes dans la décrispation du climat social devenu délétère du fait de cette grève prolongée de la plupart des magistrats.
Il y a le déploiement, au total, de 337 agents qui renforceront les équipes déjà sur place pour sécuriser les juridictions. Cela, conformément au plan de sécurisation concocté par le Gouvernement et préalablement soumis aux syndicats de magistrats. Ce qui représente une réponse partielle au premier point de revendication, à savoir la sécurisation des personnels judiciaires et des juridictions.
Pour ce qui est de la seconde revendication, celle de la revalorisation de la grille salariale, la relecture du Statut des magistrats, les grévistes n’ont, dans l’immédiat, pas obtenu gain de cause. Mais, ce n’est que partie remise, comme l’indique Aliou Badra NANAKASSE du syndicat autonome de la magistrature (SAM), confiait à un confrère : « (toutefois), nous avons décidé d’accepter la main tendue par le Président de la République ». En effet, le Président IBK avait promis, lors du récent Conseil supérieur de la magistrature dont il est constitutionnellement le Président, qu’un effort serait fait concernant la rémunération des magistrats qu’il a invités à la reprise du travail. Cette implication présidentielle était d’autant plus attendue que les syndicats de magistrats en avaient fait cas dans leur résolution du 10 octobre dernier consécutive à une Assemblée générale extraordinaire : ‘’elle (Ndlr : l’Assemblée générale) constate le silence de Monsieur le Président de la République Président du Conseil Supérieur de la Magistrature et Garant Constitutionnel de l’indépendance de la Magistrature, face aux graves atteintes par les membres du Gouvernement susnommés à l’indépendance du Pouvoir Judiciaire’’.
Cependant, apprend-on, les magistrats devront patienter jusqu’au début de l’année 2019 pour l’éventuelle reprise des négociations sur les salaires. D’ores et déjà, et cela est tout ce qu’il y a de plus officiel, le Premier ministre Soumeylou Boubeye MAIGA, qui avait dû recourir à la réquisition, a annoncé une conférence sociale pour le traitement global de la question des salaires. Il déclarait, en effet, le 13 octobre dernier, depuis Mopti où il était en mission : ‘’nous avons indiqué à tous nos partenaires sociaux que sur la question générale des salaires, nous allons organiser, au mois de décembre et de janvier, une conférence sociale sur la question des salaires pour voir comment traiter cet aspect de notre vie de manière durable en tenant compte des ressources et dans l’équité. D’ailleurs le pays reconnaît la spécificité d’un certain nombre de services et c’est pourquoi il y’a autant de statuts particuliers et de statuts autonomes que ce soit l’armée, la police, les Eaux et forêts, l’administration pénitentiaire, l’enseignement supérieur et la justice.
L’assurance que je peux donner, c’est que le Gouvernement continuera de prendre tous les moyens légaux et réglementaires pour faire en sorte que les citoyens aient droit aussi à tous les services publics’’.
D’autres actions ont influencé le cours des événements. On peut citer à cet effet le paiement des salaires du mois de septembre. ‘’Dans un souci d’écoute, de décrispation et d’apaisement du climat social, le Gouvernement du Mali a décidé de procéder au paiement des salaires du mois de septembre aux magistrats qui observent une grève illimitée depuis le 03 août 2018’’, pouvait-on lire dans un Communiqué en date du 17 octobre 2018 de la Primature.
L’on ne saurait oublier l’intense travail d’intermédiation des personnes de bonne volonté qui n’ont pas ménagé leur effort pour l’apaisement du climat social.
Mais, une suspension n’est pas une levée du mot d’ordre de grève. Un travail de fond, comme annoncé par le PM, serait nécessaire pour vider ce contentieux.
Par Bertin DAKOUO

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