Communiqué de l'ADP-Maliba relatif à la rencontre entre le Parti et le Premier Ministre, Chef du Gouvernement
L'Alliance Démocratique pour la Paix (ADP-Maliba) a reçu Monsieur le Premier Ministre Soumeylou Boubeye Maiga le Mercredi 7 Novembre 2018 à son siège sis au Quartier du Fleuve. La rencontre a été l'occasion d'évoquer la situation politique nationale, notamment le report de l'élection législative, la prorogation du mandat des députés, les réformes administratives et institutionnelles (y compris la réforme électorale) ainsi que la situation sécuritaire et le processus de paix.
L'ADP-Maliba a rappelé sa démarche qui a toujours été d'inviter l'ensemble des acteurs maliens au dialogue et à la concertation. Le parti s'est félicité que le dialogue et la concertation avec l'ensemble des forces vives ait débuté. L'ADP-Maliba a, à nouveau, réitéré son appel à l'ouverture d'un dialogue national plus large et formel permettant d'obtenir un véritable consensus sur les principaux défis de l'heure.
Sur la question du report de l'élection législative, l'ADP-Maliba a fait part de ses inquiétudes et souhaite que cela se produise dans un cadre consensuel. Nous avons donc invité au respect du délai maximal de juin 2019. Le Parti a proposé l'introduction dans le projet de loi à soumettre à l'Assemblée Nationale, de mesures strictes visant à éviter une prorogation sine die du mandat des députés. L'ADP-Maliba estime que l'absence prolongée de mandat électif risque d'éroder la crédibilité et la légitimité de l'institution parlementaire.
Evoquant le projet de loi sur le redécoupage territorial, l'ADP-Maliba a rapporté les résultats des consultations de ses structures de base. Il ressort de manière évidente que le projet en l'état suscite beaucoup de débats au sein des communautés à la base. Le Parti a invité le gouvernement à engager sans délai des concertations régionales mettant les populations au coeur de la réflexion sur le redécoupage territorial.
C'est pourquoi le parti insiste sur la large implication des chefferies traditionnelles et coutumières, des représentants des femmes et des jeunes locaux dans les débats sur le redécoupage territorial afin que les populations puissent se reconnaître dans la nouvelle forme administrative de leur territoire. Le projet de redécoupage doit obtenir l'adhésion la plus large possible des communautés concernées.
L'ADP-Maliba a également appelé à la tenue d'une session extraordinaire et publique de l'Assemblée Nationale qui viendrait sanctionner le processus initié à la base. Le Parti estime que, traité ainsi, le redécoupage territorial renforcera, d'une part, le sentiment d'appartenance territoriale et nationale et, d'autre part, la culture démocratique des populations.
Concomitamment au redécoupage territorial, l'ADP-Maliba a invité le gouvernement à engager le processus de réforme du système électoral malien à travers la, relecture de la, loi électorale. Le Parti propose l'obligation du vote par empreinte digitale, l'introduction d'un bulletin individuel pour chaque candidat à l'élection présidentielle, l'analyse informatique des bulletins de vote indépendante pour y déceler les doublons d'empreinte, la création d'une structure indépendante de gestion du processus électoral ainsi que 'la révision du système de désignation des assesseurs dans les bureaux de vote.
Concernant l'élection des députés, l'ADP-Maliba a indiqué au Premier Ministre qu'il souhaite 1 introduction de la proportionnelle dans le scrutin. Le Parti estime que le mode de scrutin à deux tours est en déphasage avec la réalité malienne. A chaque élection législative ce mode de scrutin, qui favorise la désobéissance à l'intérieur des formations politiques ainsi que des, alliances contre nature, menace la pérennité et la stabilité des partis. Le scrutin majoritaire à deux tours favorise également l'émiettement de la scène politique et fait voler en éclats l'ensemble des partis politiques à chaque élection législative.
C'est entre autres pour ces raisons que l'ADP-Maliba appelle à l'introduction de la proportionnelle dans l'élection de nos députés. Nous souhaitons que l'ensemble des députés soient élus au scrutin proportionnel à travers des listes locales et une liste nationale. Deux tiers des députés seraient issus de la liste nationale tandis que le tiers restant proviendrait des résultats locaux de chaque parti. Bien évidemment, il s'agira alors d'imposer par voie législative à chaque parti politique de présenter une liste uninominale. Cette méthode permettrait aux partis « régionaux », bien implantés localement, d'exister sur la scène politique nationale.
Pour conclure, le Parti a invité le gouvernement à multiplier les initiatives d'échange et de dialogue avec l'ensemble des acteurs politiques et de la société civile en vue d'obtenir un consensus politique sur les défis majeurs du Mali.