C’est dans une liesse populaire qu’IBK a été accueilli à Kayes et à Médine Hawa Dembaya lors de l’inauguration de la centrale électrique « l’Albatros », parce que cet ouvrage est d’une très grande utilité pour la région et pour le pays tout entier. Une semaine après cet heureux événement, nombreux étaient les Maliens à s’interroger sur sa présence en France aux côtés d’Emmanuel Macron pour l’inauguration officielle du Monument aux héros de l’Armée noire, le mardi 6 Novembre 2018. Ce déplacement en cette période très cruciale de la vie de notre pays en dit long sur l’indifférence des plus hautes autorités du pays à la crise socio-sécuritaire qui sévit au Mali.
Nul n’ignore toute la symbolique de l’événement qui s’est déroulé à Reims en France et auquel IBK a pris part, pour le Soudan français, actuel Mali. Il est la consécration de la bravoure et de l’opiniâtreté des soldats noirs en général et ceux du Mali en particulier. Le Soudan français a fourni le plus gros contingent des Tirailleurs sénégalais, mais aussi et surtout payé un lourd tribut pour la défense de l’intégrité de la France lors de la première guerre mondiale. Mais aujourd’hui, le constat est que la France n’est pas reconnaissante, sinon elle n’allait pas fermer la porte aux migrants africains en général et ceux du Mali en particulier. Elle semble être derrière le machiavélique projet d’autonomie ou de fédéralisme du Mali, afin de continuer à exploiter les immenses richesses.
Le Président de la République ne devrait pas aller à un événement, qui hormis son aspect historique, n’aurait aucune incidence positive sur le Mali. IBK devrait s’interdire de voyager en ce moment critique de la vie socio-sécuritaire, voire même politique du Mali, caractérisée par des grèves à n’en pas finir. Et cela dans tous les secteurs vitaux du pays, par une insécurité de plus en plus grandissante et une mise en œuvre de l’Accord qui semble avoir du plomb dans l’aile. Il ne devrait pas voyager à l’instant – T car les caisses de l’Etat sont vides et le gouvernement n’est pas capable aujourd’hui de faire un effort financier supplémentaire pour répondre à la demande sociale de plus en plus pressante.
Il devrait faire l’économie de ce déplacement pour rester à la cabine de pilotage, en bon commandant du bateau Mali qui ne cesse de tanguer depuis le 4 septembre 2018 pour éviter qu’il ne chavire. Il y a péril en la demeure comme en témoigne cette excursion des djihadistes à moins de 200 km de Bamako, dans le cercle de Banamba.
Par ce déplacement et sa durée, à savoir près de dix jours, IBK vient d’étendre la longue liste des voyages qu’il a effectués et dont les avantages pour le Mali sont à chercher au microscope. Face à un ras-le-bol généralisé, chacun doit savoir raison garder en renonçant à ses plaisirs pour sauver le grand Mali.