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Après l’accord de Ouaga : La France interdit Kidal à Didier et à Gamou
Publié le jeudi 27 juin 2013  |  L’aube


© Autre presse par DR
Le Colonel Major Gamou, colonel de l’armée malienne


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Au moment où l’armée malienne prépare son retour à Kidal, une information a provoqué l’émoi au sein des milieux militaires et sécuritaires du pays : les Français ne veulent voir dans cette ville ni le colonel-major Didier Dacko, ni le colonel-major El Hadj Gamou, respectivement chef des opérations au nord et commandant le 8è Etia (Echelon tactique interarmées) de Gao. Selon une source sécuritaire, en plus d’informer la hiérarchie, des responsables de l’opération Serval auraient directement appelé les deux officiers pour leur notifier cette décision. Pourquoi cette interdiction française à l’adresse de ces deux officiers ? En l’absence d’explication, les troupes maliennes stationnées au nord ne décolèrent pas. «C’est inadmissible et inacceptable qu’ils (les Français) empêchent des officiers maliens d’opérer sur une quelconque partie du territoire malien », nous affirme un officier, très en colère. Il va plus loin. Pour lui, les Français sont entrain de jeter le masque… ».

Dans quelques jours, ce sont 200 éléments des forces armées et de sécurité malienne qui feront leur entrée à Kidal, la capitale des Ifoghas et de la 8è région du Mali.

L’une des toutes premières missions de ces soldats sera de hisser le drapeau national dans cette partie du territoire national. Le tout sera supervisé par les forces françaises, celles de la Misma (Mission internationale de soutien au Mali) qui, dès le 1er juillet, passera le flambeau à la Minusma (Mission des Nations Unies au Mali).

Pour préparer le retour et le déploiement de l’armée malienne à Kidal, une commission mixte de sécurité (forces armées et de sécurité maliennes, forces françaises, Misma) est à pied d’œuvre. Cette commission composée d’officiers de l’armée, de la gendarmerie et de la police, avait commencé ses travaux à Ouaga, en marge des discussions sur l’accord. C’est pourquoi, la commission a été élargie aux responsables (militaires) des mouvements rebelles de Kidal (Mnla et Hcua).


Le Mnla veut le camp militaire
Pour l’instant, deux points ont dominé les travaux de la commission mixte : le retour de l’armée malienne à Kidal et le cantonnement des combattants des mouvements.

Après Ouaga, les membres de la commission mixte de sécurité ont effectué leur première mission de prise de contact à Kidal, la semaine dernière. Sur place, une longue séance de travail a réuni l’ensemble des parties. Objectifs : définir les modalités sécuritaires de l’accord de Ouaga. Ensuite, les membres de la commission ont fait le tour des sites militaires (camps militaires, garnisons et postes de contrôle…) de la ville.

Selon une source proche de la commission mixte, une divergence de taille serait apparue au cours des échanges à Kidal. En effet, les mouvements rebelles auraient demandé (exigé!) que leurs combattants soient cantonnés dans le principal camp militaire de la ville. Une exigence qui, aux yeux de l’armée malienne est tout simplement inacceptable.

Pour l’armée malienne, les rebelles (ou ex rebelles) doivent être cantonnés, comme d’habitude, en dehors de Kidal. Une ville qui n’est pas à son premier cantonnement de…..combattants.

Après les rebellions de 1990 et 2006, le scénario était presque le même : cantonnement et désarmement des combattants. Comme quoi, l’histoire récente est entrain de se répéter à Kidal…
C.H. Sylla

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