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M. Soumeylou Boubèye Maiga à la manoeuvre
Publié le lundi 12 novembre 2018  |  Le Républicain
Déclaration
© aBamako.com par A S
Déclaration de Politique Générale (DPG)
Bamako, le 20 avril 2018 le premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga a fait sa Déclaration de Politique Générale a l`Assemblée nationale
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De Décembre 2017 à Novembre 2018, le joueur de la scène politique malienne, SBM ne cesse d’entreprendre des manœuvres politiciennes aux desseins plus funestes les uns que les autres pour la démocratie malienne.

Par cynisme, SBM a collecté et distribué lors de ses passages au nord et au centre de notre pays des mirifiques promesses aux populations à réaliser dans un temps record. Tel un hercule en moins de cent jours de sa prise de fonction primatoriale du quinquennat légal et légitime d’IBK, SBM a miroité aux Maliens monts et merveilles mais au finish c’est la situation socio-économique et politique du Mali qui devient de plus en plus explosive par la création de nouvelles crises et l’exacerbation des anciennes.

Car chez lui les promesses sont faites pour ne pas être tenues mais plutôt pour meubler le temps, politique spectacle exige. De ses innombrables promesses, nous pouvons rappeler entre autres certaines relatives à la tenue de l’élection présidentielle crédible et transparente en Juillet et Août 2018 et l’envoi de dix mille hommes pour sécuriser les populations du centre ainsi que leurs biens. Qu’en est-il réellement ?

Rien n’y fit de la part du joueur SBM que du bricolage à dessein d’hold-up électoral et la propagande médiatique. Car, à la faveur de l’élection présidentielle de Juillet et Août 2018, nous avons été témoins de l’utilisation de la perversité administratico-institutionnelle jamais égalée au Mali par SBM au profit d’IBK. Pour faire réélire IBK à tout prix, il n’a épargné presque rien politiquement ou humainement d’immoral ou amoral. Pour atteindre son objectif, il instrumentalise l’administration publique, des institutions et organes en charge de l’organisation des élections et soustraite à certains groupes armés l’organisation de l’élection présidentielle dans les localités sous leur contrôle.

Aussi, au plan sécuritaire, nous savons désormais que les terroristes continuent de gagner du terrain au-delà des régions du centre à savoir Ségou et Mopti. Présentement ils font la loi à moins de cent quatre-vingts kilomètres de Bamako notamment à Banamba. Malgré la propagande mediatico-securitaire entreprise par les soins de SBM, les écoles y demeurent toujours fermées car les nouveaux et redoutables maitres des lieux en ont décidé ainsi et les enseignants, abandonnés à leur triste sort, n’ont fait qu’obtempérer à leur ordre sans murmure ni hésitation.

Au-delà de ses opérations de faire semblant d’agir pour le relèvement du Mali pour charmer l’opinion nationale et internationale, nous pouvons dire sans aucun risque de nous tromper que le Mali est dans l’impasse à cause des nombreux bricolages de SBM.
Par sa faute, le front social bout sans répit avec une cascade de grèves illimitées dans plusieurs domaines socio-professionnels dont celui de la magistrature qui vient d’observer plus de cent jours de grève du jamais vu au Mali.

Par sa faute, l’Etat du Mali est presqu’en cessation de paiement de la dette intérieure des opérateurs économiques toute chose qui rend la situation économique et financière du pays explosive.
Par sa faute, les terroristes gagnent du terrain et terrorisent davantage les populations de Mopti, Ségou, Koulikoro. Les milices donzos sévissent contre certaines populations impunément au centre.

Par sa faute, le découpage territorial est devenu la nébuleuse tribaliste à outrance au Mali, désormais chaque tribu revendique son cercle parce que celle du Ministre de tutelle en a trois ou quatre dans le projet, faux semble-t-il, mais qui aurait d’ailleurs futé par dessein politicien. Et paradoxalement c’est ce faux projet qui sert malheureusement de prétexte fabriqué par SBM pour précipiter l’organisation des concertations régionales aussi facilement sur une question majeure et sensible pour la nation malienne dans son ensemble à savoir : la réorganisation administratico-territoriale de notre pays.

Par sa faute, le pays est plongé dans une profonde crise post-élection présidentielle sans précédent. De ces crises diverses et variées, sentant la rupture démocratique au Mali ou son éviction du fauteuil primatorial, SBM :
- Il s’agite en maitre des lieux contre M. Soumaila CISSE et compagnons comme quoi il n’a aucune offre à leur faire, comme s’ils lui en avaient demandé ;
- Il initie des concertations régionales alambiquées sur le découpage territorial du Mali ;
- Il brasse du vent, résiste dans les contradictions politiques principales et secondaires toutes redoutables les unes comme les autres ;
- Devenu paterne, il rencontre à tour de bras des partis politiques, associations et organisations de la société civile, des personnalités politiques et de la société civile en fonction de son agenda.
Tous ces agissements ont été faits par SBM parce qu’il veut rester le maitre du jeu politique malien pour longtemps malgré les fautes et turpitudes politiciennes commises dont le paiement en cash relève désormais de l’ordre du trivial.

Par leur refus de le rencontrer, les responsables du FSD ont fait preuve de maturité politique car l’heure n’est plus au saupoudrage par la banalisation des questions majeures de la nation malienne et surtout de la situation de crise politique profonde du pays suite au bricolage génial de l’élection présidentielle par SBM.

Faire réélire IBK à tout prix, SBM, le pyromane voulant devenir le pompier, a tordu la main de l’histoire politique du Mali. Or il est connu qu’on ne peut pas tordre la main de l’histoire impunément, c’est pourquoi dorénavant SBM et les crises qu’il a créées ou exacerbées constituent les problèmes à résoudre ensemble pour le relèvement de notre pays de cet état agonisant.

Bamako, le 10 Novembre 2018

Par M. Seydou CISSE professeur de philosophie politique et morale à l’ENSup.
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