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Concertation sur le projet de réorganisation territoriale : La démarche solitaire du chef de file de l’opposition
Publié le lundi 12 novembre 2018  |  Arc-En-Ciel
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© aBamako.com par Momo
Présentation des vœux de l’URD
Bamako. le 30 janvier 2018 Le Président du parti de l’URD Soumaïla Cissé a organisé une conférence de presse pour présenter ses vœux a la presse
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Si les leaders des formations politiques sont d’avis avec le Premier ministre sur la nécessité des réformes et l’instauration d’un dialogue national entre acteurs, d’autres estiment qu’il faut purement et simplement le retirer et se consacrer à « l’essentiel ». C’est le cas de l’URD qui refuse de participer aux concertations. Ces rencontres qui s’ouvrent demain, promettent d’être de chaudes empoignades.




Dans la perspective des réformes politiques et institutionnelles (projet de découpage territorial) et de la tenue de la conférence sociale, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, a entrepris une série de rencontres avec les forces politiques et sociales du pays. Si les représentants des forces sociales ont été reçus à la Primature, par contre les leaders politiques ont tous reçu la visite du PM dans leur siège.

Le Premier ministre a rencontré d’importants acteurs de la classe politique malienne qui sont d’avis avec lui sur la nécessité de ces réformes et l’instauration d’un dialogue national entre acteurs afin de sortir le Mali de cette crise et de l’impasse politique. Il s’agit de Modibo Sidibé (Fare Anka wili), Choguel Kokala Maiga (MPR), Amadou Thiam (ADP-Maliba), Moussa Sinko Coulibaly, (président de la Plateforme pour le Changement), Housseyni Guindo dit Poulo (Codem), Me Mountaga Tall (Cnid) et Me Mohamed Bathily.

C’est un dialogue franc et sincère qui a eu lieu entre le PM et des acteurs politiques rencontrés. En somme, les parties au nom de l’intérêt supérieur du Mali ont accepté d’échanger avec SBM, malgré leurs différends.

Tel ne semble pas être le cas de Soumaila Cissé, chef de file de l’opposition et président de L’URD, toujours dans cette logique. Le parti de la Poignée de mains est dans une démarche de boycott des institutions et en train de faire cavalier seul bien sûr avec ses partis « amis ».

En réponse à la correspondance du Premier ministre, qui a souhaité le rencontrer, le chef de file de l’opposition, a écrit : « …tout dialogue politique doit être, d’abord, focalisé sur la question de la légitimité des institutions notamment la première institution qu’est le président de la République ». Et par conséquent, il ne participera pas à ses « Rencontres » nationales.

Le chef de file de l’opposition dit rejeter l’avant-projet de découpage des circonscriptions administratives et des collectivités territoriales. Et n’approuve ni la forme ni le fond du projet proposé. Selon lui, le projet de découpage territorial initié par le gouvernement sème les germes de la division, des tensions et des conflits entre les communautés. A cet effet, le chef de file exige le retrait « de ce projet de la division et un véritable dialogue sur toutes les préoccupations du moment liées au processus électoral et aux autres réformes ».

Bien que reconnaissant les institutions de la République, certaines formations ont tout de même exprimé leurs désaccords sur la tenue des concertations. Elles estiment que soit le temps est trop court tout en mettant l’accès sur son impréparation. Parmi eux, Moussa Mara. L’ancien PM est loin d’être en phase avec les initiateurs du projet de découpage territoriale. L’ex maire de la Commune IV, s’oppose à la manière dont le gouvernement entend mener le projet de découpage administratif. M. Mara a exprimé son désaccord sur les raisons du découpage.

Pour lui, le projet est mal réfléchi. « Quand vous faites des créations de circonscriptions administratives, vous devez faire en sorte qu’à un niveau du pays on ne se sente pas frustré par rapport à un autre. C’est-à-dire, il faut qu’il y ait l’équité territoriale et l’équité entre les communautés. Mais tout cela ne semble pas être réuni dans l’avant-projet du gouvernement ».

Au-delà, il estime que le projet doit rester dans une vision stratégique. Et d’ajouter « quand on veut réformer un pays aussi vieux où les populations sont très attachées à leur territoire, il faut un temps pour bien regarder, notamment la soutenabilité financière et la disponibilité des ressources humaines sans lesquelles l’opérationnalisation sera impossible… ».

Dans la même veine, le président du Collectif des régions non opérationnelles (Crnop), Mamba Coulibaly, dit qu’il est impossible d’organiser en si peu de temps des conférences régionales inclusives pour une question aussi importante qu’est le découpage administratif. « Je ne comprends pas comment le gouvernement va s’y prendre pour réunir toutes les parties concernées par cette question. Sauf si les organisateurs ont une liste préétablie des participants à ces conférences. Le gouvernement devrait en premier lieu mener une étude de faisabilité, qui allait prendre en compte les aspects culturels, historiques… ».

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les concertations promettent d’être houleuses, tant les attentes sont grandes.

Djibril Diallo
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