Samedi dernier, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga s’est rendu successivement au Quartier général du parti Congrès national d’initiative démocratique (CNID-Faso Yiriwaton ) dirigé par Me Mountaga Tall, à la Zone industrielle et chez le président des Associations pour le Mali (APM), Me Mohamed Ali Bathily, à Kalaban-Coro. Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Mohamed Ag Erlaf était présent lors de ces rencontres.
Après la rencontre, le président du CNID a salué l’initiative du Premier ministre, ajoutant qu’elle permettra de discuter des problèmes importants du Mali. «La seule réponse qu’on peut apporter à une telle initiative, c’est de se parler en toute franchise, en toute vérité et dans l’intérêt du seul Mali », a indiqué le leader politique.
Parlant des réformes, Me Mountaga Tall estime qu’elles sont incontournables, qu’il s’agisse du redécoupage territorial ou de la révision constitutionnelle. Cependant, il pense que le délai imparti est très insuffisant. «Nous ne pensons pas que notre pays puisse faire ces réformes majeures en si peu de temps», a fait savoir le patron du CNID qui a suggéré au chef du gouvernement de commencer les choses par le dialogue politique inclusif. «Au cours de ce dialogue, l’ensemble des problèmes pourraient être posés avec l’ensemble national afin que tous les Maliens, de façon inclusive, puissent parler et apporter des solutions dans des délais raisonnables et avec des résultats attendus, solides et propices», a expliqué Me Tall.
Quant au président des APM, il a estimé que dans un pays lorsqu’il y a une crise, «il est bon qu’on réfléchisse à un mécanisme de dialogue». Toutefois, Me Mohamed Ali Bathily pense que lorsqu’on parle de dialogue, on en définit les termes et les bases qui doivent être convenus d’accord partie.
L’objectif de cette démarche, pour le chef du gouvernement, est d’informer les acteurs politiques sur un certain nombre d’activités inscrites dans l’agenda de l’Exécutif, afin de recueillir leurs propositions et contributions. Il s’agit notamment de la tenue de la conférence sociale, du projet de découpage territorial ainsi que des réformes politiques et institutionnelles.
Soumeylou Boubeye Maiga a affirmé avoir eu des entretiens «très francs» avec ses interlocuteurs. «Du reste, c’était ça l’objectif de l’exercice actuel qui est d’aller à l’écoute de tous et de chacun avec le respect qui est dû aussi à chacun, étant entendu que nous sommes dans un contexte où chacun a sa part de contribution et connait son engagement pour le pays», a -t-il indiqué.
En outre, le Premier ministre a souligné qu’il était important pour lui de venir, comme il l’avait fait dans d’autres cas, faire part à ces acteurs de l’agenda dans lequel les autorités du pays sont engagées actuellement et solliciter leurs réflexions, observations, commentaires, propositions et contributions. «Pour que progressivement nous puissions mettre en place un cadre dans lequel nous pourrons travailler tous ensemble pour aboutir à quelque chose de consensuel, de constructif, de positif pour le pays», a conclu le Premier ministre.
Vendredi dernier, Soumeylou boubèye Maïga avait rencontré les délégations de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et de la Plateforme. Au sortir de la réunion, le porte-parole de la Plateforme, Mohamed Ould Mataly, a confié que les échanges ont été très animés sur la question du découpage administratif. «La Plateforme n’a été nullement concertée dans l’élaboration du projet de découpage territorial… Mais le gouvernement nous a rassurés que tout cela va se corriger et qu’on va aller aux concertations», a-t-il dit. Sidi Brahim Ould Sidatt de la CMA, a, lui aussi, indiqué que son groupement souhaitait participer à la conception du document de relecture de la Constitution. «Cela permettra d’éviter ce qu’on a connu par le passé», a-t-il précisé.