Hier, lundi 12 novembre 2018, dans l’après midi, les responsables du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) étaient face à la presse à leur siège sis au quartier Hamdallaye ACI 2000 de Bamako pour rejeter l’avant-projet de découpage des circonscriptions administratives et des collectivités territoriales.
Selon les responsables du FSD, le projet de redécoupage et les concertations régionales contiennent les germes de la division et de la guerre civile entre les communautés du Mali. A cet effet, le FSD lance un appel au boycott des concertations régionales par toutes les forces vives du pays. Le FSD met en garde le « régime d'IBK contre son entreprise de déstabilisation du Mali que ses initiatives irresponsables et improvisées ne manqueront pas de provoquer. Le FSD tient le gouvernement seul et entièrement responsable de toutes les conséquences de cette initiative dangereuse et attentatoire à l’unité et à la cohésion nationale ».
Cette conférence de presse était animée par le chef de file de l’opposition malienne, l’honorable Soumaïla Cissé, en présence de Djiguiba Keïta dit PPR du Parena, de Choguel Kokalla Maïga du Mpr, de Mohamed Ali Bathily des APM, de Djibril Tangara du FCD, de Nouhoum Togo du Pdes, de l’ex directeur général du Centre international de conférence de Bamako, Paul I Boro et de nombreuses autres personnalités.
«La situation de notre pays est caractérisée en ce mois de novembre 2018 par la contestation des résultats de l'élection présidentielle tels que proclamés par la cour constitutionnelle et le refus de la fraude électorale comme mode d'accession ou de conservation du pouvoir ; la dégradation continue de la situation sécuritaire ; la montée sans précédent du mécontentement social par la multiplication, depuis deux mois, des grèves et préavis de grèves dans de nombreux secteurs de la vie économique et sociale de notre pays ; les tensions de trésorerie qui sont aujourd’hui de notoriété publique ; l’ébullition politique provoquée par le projet de ré découpage administratif ; les retards dans l'application de l'Accord pour la paix et la réconciliation qui ont suscité l'impatience et l'exaspération de la communauté internationale ouvertement exprimées à travers la résolution 2423 du Conseil de Sécurité et la signature d'un "Pacte pour la paix », c’est en substance ce qui ressort de la déclaration du FSD lue par Soumaïla Cissé.
Avant de dénoncer le projet de ré-découpage territorial. En créant de nouveaux cercles sur des critères tribaux, dit-il, ce projet engage un processus de tribalisation administrative du territoire aux conséquences imprévisibles pour la cohésion nationale, pour la paix et la réconciliation des Maliens. Selon lui, les concertations régionales annoncées du 13 au 17 novembre 2018 risquent de donner lieu à la multiplication des surenchères tribales, ethniques et régionales dont la finalité sera l'affaiblissement continu du Mali.
« Pour le FSD, le projet unilatéral de re-découpage et les concertations régionales mal préparées et annoncées sans concertation contiennent les germes de la division et de la guerre civile entre les communautés du Mali. Une question aussi importante que le découpage territorial ne doit être, en aucune façon, abordée avec amateurisme et précipitation étant entendu que la légèreté blâmable avec laquelle il a été conçu a suscité déjà sur toute l’étendue du territoire des manifestations de rejet, sources de divisons susceptibles de compromettre dangereusement le très fragile processus de paix et de réconciliation nationale », a déclaré l’honorable Soumaïla Cissé.
«Ce régime ne fait pas l’affaire du Mali, le pays est en train d’aller à vau-l’eau»
Le FSD affirme solennellement que toutes les réformes liées au processus électoral, aux circonscriptions administratives, aux collectivités territoriales et à l’architecture institutionnelle générale du Mali doivent être conçues ensemble et de manière inclusive.
« Au-delà de tout, notre pays doit à présent entamer une dynamique nouvelle, par un dialogue inter-malien fécond visant à forger un consensus national entre tous les fils de ce pays à travers leurs représentants dûment mandatés et non choisis par l'administration autour des réformes, de la restauration de la paix et de la stabilité sur l'ensemble du territoire. Seul un État dirigé par un Président légitime et reconnu par tous les Maliens peut prendre en charge les questions brûlantes auxquelles la Nation est confrontée et les gérer conformément à l’intérêt général », a souligné l’orateur.
Le FSD lance un appel au boycott des concertations régionales par toutes les forces vives du pays. En outre, le FSD invite les partis politiques, les organisations populaires, les syndicats et les associations représentatives des communautés, les chefs coutumiers et religieux à se concerter pour opposer une résistance résolue aux projets irresponsables de déstabilisation du Mali.
« Le FSD met en garde le régime d'IBK contre son entreprise de déstabilisation du Mali que ses initiatives irresponsables et improvisées ne manqueront pas de provoquer.
Le FSD tient le gouvernement seul et entièrement responsable de toutes les conséquences de cette initiative dangereuse et attentatoire à l’unité et à la cohésion nationale. Le FSD n'est pas opposé à une réorganisation territoriale pour un pays aussi vaste et sous-administré comme le Mali. Mais un tel processus ne peut être conduit dans l'impréparation, l'opacité et la ruse favorisant telle ou telle tribu ou communauté. Il doit être un processus ouvert, participatif, mûrement réfléchi et conduit par un pouvoir légitime », a martelé Soumaïla Cissé.
Répondant aux questions des journalistes, le conférencier a signalé que le président IBK veut occulter la crise. « Il faut discuter de la non reconnaissance du président. On ne peut pas discuter du découpage sans parler des élections », a-t-il dit. Avant de dire Non à la forme de consultation proposée par le premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga. S’agissant de la prorogation du mandat des députés, le conférencier a fait savoir que le gouvernement est incapable d’organiser les élections à date.
« Nous demandons des vraies reformes. Il faut ouvrir une discussion sérieuse. Nous sommes en train de préparer une action commune avec la Coalition des forces patriotique, nous voulons que le pays se remette sur pied. Ce régime ne fait pas l’affaire du Mali…le pays est en train d’aller à vau-l’eau », a indiqué Soumaïla Cissé. L’ancien ministre, Mohamed Ali Bathily a fait savoir que le président de la République (IBK) est mal élu.