Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Redécoupage: quand l’opposition fuit le débat
Publié le mardi 13 novembre 2018  |  Info Matin
Conférence
© aBamako.com par Momo
Conférence de presse du Candidat Soumaïla Cissé
Bamako, le 10 Aout 2018 Soumaïla Cissé a reçu le Soutien Plusieurs Candidats et militants d`autres partis politiques
Comment


Continuité de l’État oblige, le gouvernement entend parachever l’édifice de la réorganisation territoriale mise en chantier par l’adoption par l’Assemblée nationale, le 2 mars 2012 de la loi n° 2012-017 portant création de circonscription administrative en République du Mali qui a créé, en plus du District de Bamako, dix-neuf (19) régions qui sont les suivantes : Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal, Taoudénit, Ménaka, Nioro, Kita, Dioïla, Nara, Bougouni, Koutiala, San, Douentza et Bandiagara.

Après toutes les phases exploratoires et prospectives sur le processus, à travers rencontres, foras, état généraux inclusifs, le gouvernement, estimant que « les exigences liées au développement local en mode décentralisé et la crise multidimensionnelle de 2012 ont montré les limites de l’organisation actuelle du territoire » a élaboré les avant-projets de texte relatif à cette réorganisation qu’il entend soumettre à l’examen de conférences régionales à partir de ce mardi 13 novembre jusqu’au samedi 17 novembre.

Il s’agit pour le gouvernement de Soumeylou Boubèye Maïga de prendre en compte les avis et les suggestions des populations en vue de proposer, à une instance nationale de validation de la réorganisation territoriale, un projet fondé sur les réalités socio-culturelles et économiques de chaque région et permettant de faire face aux défis sécuritaires et de promotion d’un développement local équilibré.

Mais voilà il est fort à craindre que l’Opposition ne prenne pas part aux dires conférences régionales prévues pour regrouper les représentants de l’État, des associations et organisations de la société civile, des partis politiques, des collectivités territoriales, des chefferies traditionnelles, des chefs religieux et des mouvements signataires de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger.

L’opposition républicaine et démocratique réunie autour de son Chef de file estime en effet que « les concertations régionales sur votre projet de redécoupage administratif sont une fuite en avant. Elles sont improvisées et sèment les germes de la division, des tensions et des conflits entre les communautés ». Pour sa part, le MPR dit se « désolidariser de l’entreprise estimant qu’elle ne ferait qu’ajouter à toute une série de décisions non suivies d’effet tout en compromettant, dangereusement, l’intégrité territoriale, l’unité nationale et la cohésion sociale ».
L’Opposition met-elle en cause le bienfondé d’un processus qui s’inscrit dans la continuité de l’État ? Parce qu’en l’état, cette réorganisation est antérieure au régime qui tente aujourd’hui de la mettre en œuvre. Au-delà des prétextes et des griefs avancés, la question se pose légitimement de savoir ce que veut cette opposition, qui depuis 2013, se plaint de la fermeture du régime au dialogue. Pour une fois que ce « régime autiste » est grandement ouvert au dialogue et au débat, on dit : non, la manière n’y est pas, le temps ne s’y prête pas, l’ordre du jour conduit à la partition du pays, etc. Le Procès en sorcellerie cache l’adage du chef de village qui vante intempestivement la bravoure de fils et qui, le jour de la bataille, trouve une excuse à ce brave fils : il a mal au pied aujourd’hui, il a mal au bras aujourd’hui.

De quoi ont-ils peur, les adversaires de la réorganisation territoriale ? Comment peut-on se soucier du devenir de ce pays et refuser d’intégrer que le processus de la décentralisation est irréversible, qu’il débouche inéluctablement sur la régionalisation et que pour y parvenir une réforme territoriale est indispensable.

L’Opposition peut-elle, de manière crédible, continuer vouloir participer à la construction, à la stabilité et au devenir de ce pays et en poursuivant son insensé jeu de la politique de la chaise vide ? Le prétexte de la reconnaissance est inopérant dès lors qu’entre les lignes, ce n’est pas la légitimité des institutions qu’elle met en cause, mais son manque d’audace à affronter, en termes d’argumentaire, son adversaire qu’elle dénie toute légitimité et de faire dans une fuite en avant. Toute chose qui est pour sa part une fuite honteuse tout court du débat sur les grandes questions de la nation.
Par BERTIN DAKOUO

Commentaires