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Assassinat de Gislaine Dupont et de Claude Verlon: cabale contre SBM
Publié le mardi 13 novembre 2018  |  Info Matin
Déclaration
© aBamako.com par A S
Déclaration de Politique Générale (DPG)
Bamako, le 20 avril 2018 le premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga a fait sa Déclaration de Politique Générale a l`Assemblée nationale
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Cinq ans après l’assassinat de nos confrères de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, alors que l’enquête semble se noyer dans « la raison d’État » et dans les sables mouvants en France et au Mali, les Médias français (L’Express, Afp et RFI) optent pour des raccourcis, pour ne pas dire la courte échelle. Alors qu’il n’a pas réussi encore à relever toutes les « informations qui n’ont pas été communiquées au dossier d’enquête » en France, L’express pointe un curseur accusateur sur notre pays en citant le nom du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga dans l’assassinat de nos confrères français.

Selon le journal français L’Express,

« De nouveaux éléments dirigent l’enquête vers des terrains plus mouvants. Un journaliste d’investigation malien qui connaissait bien Ghislaine Dupont, entendu le 4 octobre dans le dossier français, relate qu’une de ses sources lui a récemment confié que « quelqu’un dans le commando était en relation avec un officiel malien ». Une piste étayée, dit-il, par un contact ultérieur avec un « ancien officier français ». Selon cet ex-militaire, une conversation téléphonique entre un membre du commando, Baye ag-Bakabo, « et l’ancien ministre de la Défense malien Soumeylou Boubèye Maïga » aurait été interceptée par les Américains.

Maïga n’est pas n’importe qui : c’est l’actuel Premier ministre du Mali. Il n’est pas un inconnu de la justice française : apparaissant au détour du dossier Tomi, une figure corse du jeu en Afrique, il avait subi une garde à vue. Ancien chef du renseignement, Soumeylou Boubèye Maïga a-t-il frayé avec des djihadistes ? Aurait-il couvert le fameux Bakabo, qui évoluerait désormais tranquillement entre le Mali et l’Algérie ? La question mérite réponse.

Si la volonté des médias français d’impliquer notre pays, à travers son Premier ministre, à l’ignoble assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, est sans équivoque, la question est pour quoi ?

L’habitude du bouc émissaire ! Bien plus, une accusation grave et inacceptable qui frise l’affront que le Mali se doit de laver. En effet, L’Express ne tente pas seulement d’impliquer SBM dans l’enlèvement et dans l’assassinat des deux confrères, il tente de l’accuser carrément d’être l’instigateur et le commanditaire.

L’Express met en accusation le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga en écrivant dans son article « Révélations sur les journalistes assassinés au Mali » daté du 7 novembre qu’ »une conversation téléphonique entre un membre du commando, Baye ag-Bakabo, ‘et l’ancien ministre de la Défense malien Soumeylou Boubèye Maïga’ aurait été interceptée par les Américains » et plus loin que « Christophe Boisbouvier, confrère et ami des deux journalistes, avait dévoilé – il y a déjà quatre ans – une confidence du même Hollande, recueillie le 7 décembre 2013 : ‘On a entendu une conversation après le drame dans laquelle ce qui ressemblait à un commanditaire reprochait à un membre du commando d’avoir détruit la marchandise’ ».

L’accusation n’est pas seulement « ridicule », « farfelue » et « grotesque », elle est insultante et révoltante pour notre pays. Pas que pour SBM. Et pour cause ? Imaginons un seul instant, un média malien, faire le lien entre une des plus hautes autorités françaises et un malfrat du calibre de Baye Ag Bakabo, ancien trafiquant, ex-taulard connu pour vol de véhicules de l’armée dans les années 2000, devenu depuis apprenti djihadiste !

En insinuant que Soumeylou Boubèye Maïga a eu des relations avec Baye Ag Bakabo et a eu une conversation téléphone, les Médias français, notamment L’Express verse le sang de nos confrères sur ses mains, car il le fait passer comme le Chef de la Katiba qui voulait les enlever pour les vendre comme du bétail.

Or, L’Express sait en témoigne son article « Journalistes tués au Mali : le cerveau présumé de l’opération aurait été identifié » du 7 novembre 2013, que l’ancien ministre de la Défense, aujourd’hui Premier ministre, n’a rien à voir avec cette douloureuse affaire franco-touareg, qu’il n’a aucun lien avec Baye Ag Bakabo, qui appartient à « la même tribu » qu’Ambéry Ag Rhissa, un responsable de la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), à Kidal que les deux journalistes venaient juste d’interviewer et devant le domicile duquel ils ont été enlevés, et qui est « très fortement soupçonné d’avoir planifié les enlèvements pour le compte d’Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) » qui a « revendiqué l’assassinat de Ghislaine Dupont, 57 ans, et Claude Verlon, 55 ans. ‘Cette opération intervient en réponse aux crimes quotidiens commis par la France contre les Maliens et à l’œuvre des forces africaines et internationales contre les musulmans de l’Azawad » ».

Selon Fahad Almahmoud (secrétaire général du Gatia) Baye Ag Bakabo était officiellement cantonné au nom d’un mouvement signataire de l’Accord de Ouagadougou à la Maison de jeunes de Kidal avec la supervision et la prise en charge de la Minusma jusqu’aux événements du 17 mai 2014 (visite PM) qui ont mis fin à ce cantonnement. Toutes choses qui font dire à Nock Ag Mohamed que cette accusation est « une manière de nous divertir, car tous les éléments de l’enquête étaient presque réunis 72 h après le rapt sinon, pourquoi les éléments de serval dépêchés sur le lieu ont laissé filer le suspect qui se trouvait sur place ? Cela pouvait nous éviter ce rétropédalage ».

Que les services de renseignement français aient montré leurs limites à pouvoir élucider cette affaire parce qu’elle touche la raison d’État française est compréhensible. Qu’ils n’arrivent pas à mettre le grappin sur Iyad ag Agaly qui se balade en terrain conquis et rend visite comme ça lui chante à son ami, Hamadoun Koufa, est inquiétant. Mais que d’anciens barbouzes français se liguent avec des médias pour une cause douteuse en brandissant de légendaires écoutes téléphoniques pour bien noyer le poisson et accuser un ministre malien d’être le commanditaire de l’assassinat des deux journalistes, le 2 novembre 2013 à Kidal, c’est théâtral, grotesque et inamical. Même pour l’Express…

Il faut croire aux Facebookan lorsqu’ils disent que chaque fois que notre pays s’achemine vers un succès, on tente de nous distraire en inventant des affaires sordides sur nos responsables. Ce n’est pas IBK qui dira le contraire. Comme l’affaire Tomi est terminée, c’est le tour de Sbm. Pourvu qu’il tienne bon.

Par Sidi DAO



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