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SBM sur le découpage et la loi d’Entente nationale: ‘‘le gouvernement ne reculera pas’’
Publié le mercredi 14 novembre 2018  |  Info Matin
Déclaration
© aBamako.com par A S
Déclaration de Politique Générale (DPG)
Bamako, le 20 avril 2018 le premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga a fait sa Déclaration de Politique Générale a l`Assemblée nationale
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Le Premier ministre Soumeylou Boubèye MAIGA était l’invité du Cadre de réflexion et d’échanges citoyens (CREC) tenu, le samedi dernier. Intervenant sur des questions d’actualité, SBM a refusé catégoriquement la demande des acteurs de renoncer au projet de réorganisation administrative et la Loi d’Entente nationale. Sur ces initiatives, il a dit se plier à la seule volonté du peuple malien ou de l’Assemblée nationale.

Organisée par le Cadre de réflexion et d’échanges citoyens (CREC), en collaboration avec le ministère de l’Emploi, de la jeunesse et de la construction citoyenne, la rencontre était animée par le Premier ministre. Ce dernier était accompagné de plusieurs membres du Gouvernement. C’était en présence des responsables des organisations de la société civile.

Selon le porte-parole du CREC, Abba MAIGA, ils ont créé ce Cadre pour permettre aux autorités de parler franc, d’échanger avec le peuple, en instaurant un débat de qualité sur toutes les questions. Après cette conférence inaugurale, il a annoncé la tenue de conférences similaires, tous les trois mois, sur des sujets d’actualité et des questions d’intérêt national, a précisé Abba MAIGA. En initiant ce projet, le CREC veut déporter le débat sur les réseaux sociaux en permettant au peuple de venir directement s’adresser aux autorités.

« Il y a des raisons de s’inquiéter des débats qui sont animés sur les médias sociaux. L’une des conséquences de ces débats est l’intox et la désinformation», a indiqué le porte-parole du CREC. Selon lui, les réseaux sociaux sont des moyens pour des hommes politiques de déstabiliser le pays en le plongeant dans une situation de faiblesse.

Le PM annonce la réduction des dépenses de l’Etat en 2019

Son intervention a été suivie de celle du président du Conseil national de la jeunesse du Mali (CNJ-Mali) ainsi que les interpellations et questions des invités. Elles étaient relatives aux questions de gouvernance, de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix, du problème de l’éducation, de la promotion du genre, du découpage administratif, du report des législatives, de la prorogation du mandat des députés, de la cherté de la vie.

En répondant à ses interlocuteurs, Soumeylou Boubèye MAIGA s’est montré très sensible à la situation économique du pays. À partir de l’année prochaine, a-t-il promis, le Gouvernement prendra des mesures pour réduire le train de vie de l’État. Selon lui, ce n’est pas normal qu’un département achète des véhicules très chers alors qu’il y a une partie de la population qui mange une seule fois par jour.

Abordant la question de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix, le Premier ministre a rappelé que la signature de l’Accord pour la paix est intervenue entre le Gouvernement et les groupes armés dans le souci d’amener la paix dans le pays. Il pense que beaucoup de dispositions de l’Accord doivent faire l’objet de débat entre les parties prenantes jusqu’à aboutir à un consensus. Il n’y a pas, selon lui, des positions figées.

Contrairement à certains commentaires, l’Accord prend en compte le Mali dans sa diversité éthique, a recadré SBM. Toujours se défendant des accusations des opposants, il a affirmé que son équipe n’a jamais travaillé pour opposer des communautés du pays.

SBM à Kidal après les concertations régionales

Le Premier ministre a aussi évoqué le problème de l’éducation dans la région de Kidal. Dans cette localité, des écoles sont fermées faute d’enseignants qui refusent d’y aller sans des garanties de sécurité. Après les concertations régionales sur le projet de découpage administratif, le Chef du Gouvernement a annoncé qu’il s’y rendra, afin d’échanger avec les acteurs sur les solutions transitoires. Comme mesures palliatives, il pense notamment recruter des volontaires sur place pour donner des cours en attendant que la situation se stabilise et que les enseignants regagnent leur poste. Ce, d’autant plus, défend-il, la situation ne permet pas à tous les enseignants affectés à Kidal d’y aller.

« Pour le moment, nous avons convenu avec le gouverneur d’ouvrir des cantines scolaires et un internat pour que les enfants qui vont venir hors de la ville puissent fréquenter l’école comme tous les enfants du Mali. Nous avons déjà transféré le montant nécessaire pour cela », a révélé le Premier ministre.

Profitant de l’occasion, SBM a abordé également le problème entre son Gouvernement et les établissements d’enseignement privés relativement au payement d’une certaine somme d’argent. Il a expliqué que l’État ne refuse pas de payer les écoles privées, mais il souhaite que les promoteurs de ces structures obéissent à certaines procédures de transparence.

Il a déploré que cette collaboration soit très déséquilibrée en faveur des écoles privées qui accueillent 72% des élèves maliens. Le Premier ministre a expliqué que le Gouvernement est en train de travailler pour inverser ce taux par la construction des établissements publics.

Dans cette perspective, il a annoncé que le Gouvernement mettra de l’ordre dans ses relations avec les établissements d’enseignement privés. Comme mesure envisagée, il ne sera plus toléré que les enseignants de l’État aillent donner des cours dans les écoles privées. Aussi, il sera désormais exigé de chaque établissement de recruter des enseignants de profession.

Force à la sanction populaire

Il y aura à partir du 13 novembre prochain des concertations régionales sur le projet de découpage territorial. Selon SBM, l’objectif de ces concertations est de permettre au peuple de se prononcer sur le projet. Nul, à son avis, ne doit priver le peuple de ce droit. Dans tous les cas, le Gouvernement ne fera plaisir à aucune demande politicienne en renonçant aux concertations régionales.

« Il est difficile de faire la démocratie avec les gens qui ne sont pas démocrates. C’est l’une de nos plus grandes difficultés », a critiqué le Premier ministre, tout levant l’équivoque : le Gouvernement n’a aucune idée malveillante dans la mise en œuvre de ce projet. Du reste, a-t-il réagi, c’est une initiative qui date de 2012. Elle a créé 19 régions plus le District de Bamako. Conformément à la continuité de l’Etat, le Gouvernement veut juste rendre opérationnelles ces nouvelles régions, a clarifié le PM.

« Nous ne créons pas de nouvelles régions. Aussi, contrairement à tout ce que nous entendons nous ne voulons pas donner de députés à des minorités », s’est défendu le conférencier, en affirmant que la plupart des hommes politiques opposés à ce projet se battent pour des enjeux personnels.

Quant au projet de loi sur l’Entente nationale, il sera bientôt examiné par l’Assemblée nationale. Au nom de la paix et de la réconciliation nationale, ce texte prévoit d’exonérer de certaines infractions, mais pas les crimes de guerre, a affirmé le Premier ministre. Contre ce projet de loi, certains acteurs de la défense des droits de l’homme exigent son retrait au motif qu’il fait la promotion de l’impunité. Déjà, ils ont lancé une pétition de protestation.

Malgré cette opposition, il n’est pas question pour le Gouvernement de renoncer à l’initiative, a déclaré SBM. Car, soutient-il, tous les pays qui ont connu la même nature de crise malienne sont passés par là. Avant d’ajouter : « ce n’est pas une pétition qui fera reculer le Gouvernement. Nous avons pris cette décision. Nous allons jusqu’au bout au risque de nous décrédibiliser. C’est à l’Assemblée nationale de rejeter ou d’approuver la décision. »

Par Sikou BAH

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