Le PDG de l’entreprise des grands travaux (EMD), Mamadou Dembélé dit Sorcier, un expert qui n’est plus à présenter de par son expérience dans le domaine de l’entreprenariat au Mali, dénonce les conditions dans lesquelles travaillent les entreprises maliennes, à l’occasion d’un entretien accordé à votre journal préféré « Le démocrate », dans les locaux de son entreprise sise aux 700 logements.
Mamadou Dembélé connait aussi bien les rouages des marchés privés que ceux de l’Etat car dans sa riche carrière, il a eu à exécuter beaucoup de marchés publics. Ce qui lui a permis de déceler de nombreuses failles du côté de l’Etat et qui jouent négativement sur la qualité du service rendu par les entreprises.
Selon le PDG, l’Etat malien a pris la mauvaise habitude d’attribuer ses marchés aux moins-disant. Une situation qu’un pays pauvre comme le nôtre doit absolument éviter s’il veut des services de qualité et des produits qui résistent longtemps. Un marché qui est préalablement étudié par des experts avec tous les coûts à l’appui avant d’être soumis à l’offre va se voir souvent divisé à 2, 3 voire 4. Il va de soi que cela impacte négativement sur la qualité des travaux.
Mamadou Dembélé citera beaucoup d’exemples de ces marchés que l’Etat cherche toujours à raccommoder sans que sa durée de vie des réalisations ne soit atteinte. En guise d’exemple, il citera les entreprises turques qui sont très sollicitées dans la construction des forages au Mali aujourd’hui. Elles font un travail qui laissent à désirer. Ils habillent juste la façade alors qu’au fond, beaucoup de vide reste à combler. Ce qui est compréhensible, selon le PDG de (EMD) car, pour lui, toute entreprise travaille aussi pour avoir des bénéfices en retour.
Le PDG dira également ce paradoxe qu’ont les Maliens à avoir une confiance aveugle en les entreprises étrangères, alors que la plupart de leurs travaux sont en fin compte sous-traités et exécutés par des entreprises nationales. Selon le PDG, l’Etat doit s’impliquer résolument à soutenir et accompagner l’entreprenariat malien pour espérer sur une quelconque autonomie dans le chantier d’un véritable développement. Ce qui est le dernier souci de l’Etat, à croire le PDG, qui révèlera que trois de ses véhicules ont passé plus de 2 ans entre les mains des autorités guinéennes, sans le gouvernement malien ne puisse faire grand-chose pour débloquer la situation. N’eut été l’intervention d’un particulier, un ami malien du président Alpha Condé, les engins seraient toujours retenus en Guinée, une situation déplorable pour la diplomatie malienne.