Les séquelles du premier découpage sont toujours visibles dans certaines localités, avec des tas de dossiers dans les tribunaux, liés aux litiges fonciers, notamment les terres de culture. C’est pourquoi, jusque-là, les communes ne sont pas délimitées et leurs territoires s’enchevêtrent. Il y a lieu de réconcilier les Maliens – du moins une très large partie du peuple – qui aujourd’hui, sont divisés, avec, en prime, des replis identitaires, conflits inter et intra-communautaires, tant au Nord qu’au Centre voire au Sud.
Aujourd’hui, la région de Kayes est minée par la recrudescence de la pratique de l’esclavage qui n’a jamais fini d’ailleurs dans ces zones, depuis la nuit des temps. Ce sont les communautés à la base qui sont censées cohabiter ensemble et pour l’éternité. C’est pourquoi, il est nécessaire, voire impérieux, de ramener le dialogue dans les communes, les quartiers, villages, fractions et hameaux, avant le niveau régional. Le moment est donc mal choisi pour parler de projet de découpage territorial car nous sortons à peine d’une crise post- électorale dont les foyers de tensions subsistent. Les populations, dans certains endroits, sont constamment terrorisées et la peur est leur quotidien.
Pensez-vous que c’est le moment d’aller à des concertations dans ces conditions ? Le Premier ministre annonçait, pas plus qu’hier ou avant hier, la tenue d’un dialogue social (inclusif impérativement) afin d’apporter des solutions idoines à la crise sociale qui va crescendo. C’est déjà, une bonne initiative si l’on parvient à ratisser large pour un dialogue social le plus inclusif possible. Après cela, on peut aller vers des réformes institutionnelles et tout ce qui s’en suit…