Le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga a échangé, mardi, avec les diplomates et les partenaires techniques et financiers (PTF) sur un certain nombre de sujets, notamment la tenue de la conférence sociale, le projet de découpage territorial, les réformes politiques et institutionnelles en vue, le processus électoral. C’était en présence du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Mohamed Ag Erlaf. A l’issue de la rencontre, le porte-parole des PTF, l’ambassadeur de l’Union européenne au Mali, Alain Holleville, a indiqué que le chef du gouvernement avait souhaité leur faire part des chantiers en cours, notamment la révision constitutionnelle, le découpage administratif. «C’était à titre principal, une mise à jour de nos informations de façon à ce que nous puissions, en tant que partenaires le moment venu, nous placer dans les échanges», a déclaré le diplomate européen.
En outre, Alain Holleville a confié que Soumeylou Boubèye Maïga a évoqué également le processus de dialogue social prévu au début du mois de janvier. «Donc, il nous a fait part de quelques uns des thèmes de cette conférence qui étaient au coeur de ces entretiens», a-t-il expliqué. «Parce qu’il s’agit d’une conférence entre les acteurs nationaux. Il y a beaucoup de sujets qui sont à la fois, pour certains, d’actualité sociale, mais aussi des sujets de fond, notamment ceux sur la représentativité, le statut etc», a-t-il précisé.
Alain Holleville a noté que comme les partenaires sont collectivement présents dans beaucoup de secteurs qui sont concernés, il était important qu’ils puissent avoir ce point d’étape. «Nous verrons ce qui sera décidé par le gouvernement, ainsi que les partenaires sociaux et politiques», a-t-il conclu.
Lundi dernier, le chef du gouvernement avait effectué le déplacement au siège du parti YELEMA (changement). A l’issue des échanges, le président de ce parti, Moussa Mara, avait déclaré que la démarche du chef du gouvernement répondait parfaitement à un vœu émis, depuis près de deux ans, par lui et ses camarades, celui d’instaurer le dialogue entre l’Exécutif et les partenaires sociaux sur les sujets d’intérêt national.
«Il se trouve que cette idée de conférences sociales va dans ce sens», s’était félicité l’ancien Premier, tout en assurant le gouvernement de la disponibilité de son parti à travailler pour la réussite de cette activité.
«Si cette activité réussissait, ça ne sera pas pour le Premier ministre Maïga ou pour le président IBK, mais pour le pays», avait-t-il déclaré, estimant qu’un environnement social apaisé aiderait grandement notre pays. Il a ainsi loué cette initiative d’ouverture du gouvernement à la discussion, à écouter et à faire en sorte que des consensus s’établissent sur des questions majeures du pays.
Cependant, le patron du YELEMA avait souligné qu’il avait été, lors de cette rencontre, abordé des sujets sur lesquels «nous ne sommes pas d’accord sur l’approche, et quelques fois, sur le contenu. Mais cela ne nous a pas empêché de nous parler, parce qu’il s’agit de notre pays». Il a demandé aux acteurs politiques qui n’ont pas accepté de recevoir le Premier ministre de reconsidérer leur position. « Recevoir le chef du gouvernement et lui dire ce que l’on pense, c’est beaucoup plus productif que de refuser de le recevoir», avait fait savoir Moussa Mara pour qui il est temps «que nous sortions des questions de personnes et que nous allions vers l’intérêt de notre pays».
Sur la question du découpage territorial, il avait souhaité des «dialogues de type stratégique». Une proposition à laquelle adhère Soumeylou Boubèye Maïga. «Nous avons bien intégré la nécessité d’avoir une vision stratégique sur l’ensemble de ces questions. Cela, pour que les éléments dont nous aurons à décider dans les semaines et mois à venir soient des étapes de cette vision-là pour l’ensemble du pays», avait-il dit.
Le chef du gouvernement avait également bien apprécié le climat qui a prévalu durant cette rencontre, lors de laquelle tous ont convenu de la nécessité d’instaurer un cadre de dialogue permanent entre les acteurs politiques et sociaux. Toute chose qui le conforte dans sa quête d’un «consensus fédérateur et durable» sur les questions fondamentales, notamment le découpage administratif et les réformes institutionnelles. Encouragé par son prédécesseur à la Primature à maintenir le cap, Soumeylou Boubèye Maïga a assuré qu’au-delà des concertations régionales, «nous allons trouver un autre cadre pour pouvoir approfondir les réflexions qui vont venir de la base».