La semaine dernière, dans cette même rubrique nous avions fait remarquer qu’il y a des hommes et des femmes encore crédibles connus de IBK et de son premier ministre, capables de jouer les médiateurs entre le pouvoir et l’opposition républicaine. Puis nous ajoutions : « Reconnu pour sa perspicacité et son entregent SBM, doit entamer des démarches discrètes auprès de ces hommes et femmes et même des associations pour susciter et solliciter leur mobilisation afin de favoriser un dialogue national, chemin indispensable à la survie du pays. »
C’est dire que nous ne pouvons que féliciter SBM dans sa démarche de renouer à pas de charges avec la classe politique, car à notre avis il n’y a pas autre alternative. On pourrait ergoter que SBM est encore en manœuvre, mais qu’importe au moins ces contacts auront servi à décrisper quelque peu l’atmosphère. Des membres des deux principales forces de contestation, le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) et la Coalition des forces patriotiques(COFOP) nées de la crise post-électorale et dont la vocation annoncée est de lutter pour la sauvegarde de la démocratie au Mali ont accepté le rendez-vous, ce qui est de bonne augure pour la suite. Quant au principal opposant et victime selon lui du « hold-up électoral », qu’après tant de surenchères, il serait difficile qu’il accepte de prime abord une invitation à dialoguer avec un pouvoir, qu’il dit ne pas reconnaître. Gageons que ce n’est que partie remise. De toutes les façons, Soumi n’ignore pas la versatilité des acteurs politiques africains en général et maliens en particulier et il n’ignore pas non plus que la plupart de ceux qui prétendent souffler dans la même trompette que lui en ce moment, n’hésiteraient pas à tourner casaque, dès qu’on leur offrirait un strapontin dans les instances dirigeantes du pays. Alors, le risque existe pour lui d’être incompris et de se retrouver seul, prêchant dans le désert.
Le premier ministre savait que Soumi ne réagirait pas favorablement à son invitation. Par contre, tout ce beau monde autour de lui accepterait l’offre de dialogue. En agissant de la sorte, SBM savait qu’il craquèlerait le mur qui semble érigé autour de Soumi. Mais à quelle fin ? SBM peut encore mieux faire pour renouer le dialogue avec son frère. Par ailleurs, Soumi champion devrait aussi mettre un peu d’eau dans son vin. En effet, son refus de discuter avec le premier ministre sans vider le contentieux électoral ne peut que le desservir car pour la plupart des maliens l’élection présidentielle, c’est du passé.
S’il est vraiment partisan du dialogue, pourquoi ne pas rencontrer SBM pour l’écouter, même s’il reste muet pendant l’entretien ? Ne dit-on pas que : « Le plus difficile dans l’art du dialogue, ce n’est pas de parler, mais c’est d’apprendre à écouter ? » Si Soumi faisait sienne cette sagesse, alors il se serait hissé au rang d’un leader, d’un véritable homme d’Etat.
…sans rancune