Au cours d’une assemblée générale tenue, ce dimanche 12 novembre, au pavillon des sports du Stade Modibo Keita, les Bozo et Somono du Mali ont décidé de la mise en place d’une association pour la promotion et la protection de leur culture, dénommée Bozo-Kabou.
La cérémonie d’ouverture des travaux de l’AG était présidée le secrétaire général du ministère de la Culture, M. Andogoly Guindo, en présence du président de la commission d’organisation, Soumana Kalapo, des représentants des familles fondatrices de Bamako, du parrain de l’événement Chérif Ousmane Madani Haidara.
Selon le président de la commission, le Bozo se caractérise par sa patience, son humilité, sa tolérance, sa générosité, sa droiture, son sens de l’honneur et de la dignité. Aussi, l’esprit communautaire du Bozo l’amène-t-il à être ‘’serviteur et serviable’’, à intégrer une autre communauté, mieux à se fondre en elle jusqu’à abandonner sa langue. La conséquence première, a-t-il fait constater, est que ‘’notre langue est en voie de disparition’’.
« Sans remettre en cause ces valeurs humaines, nous devons savoir en faire usage intelligent pour ne pas disparaitre, car quand on laisse tout son destin à un autre, on finit par lui appartenir », a-t-il martelé.
Si aujourd’hui, la communauté bozo du Mali dispose de ressources humaines de grandes compétences dans tous les domaines de la vie : culture, commerce, médecine, enseignement, justice, etc., elle manque d’organisation au-delà des coopératives et autres associations et fédérations disparates, a-t-il expliqué.
« Il est grand temps que nous nous donnions la main pour revigorer notre langue, préserver nos hautes valeurs humaines et être audibles et visibles. Il nous faut un regroupement à l’échelle nationale qui puisse porter notre voix et être l’interlocuteur légitime de l’État pour le traitement de nos problèmes. C’est à ce prix que nos enfants, nos futurs héritiers ne seront pas sacrifiés », a appelé M. Kalapo.
Pour lever toute équivoque sur les motifs de la création de cette organisation, Soumana Kalapo a précisé : « BOZO KABOU n’est créée contre personne, contre aucune communauté et n’a aucun élan irrédentiste. Loin de tout communautarisme négatif, elle a pour but de contribuer à la création et au développement des conditions permettant l’épanouissement de toutes celles et de tous ceux qui sont de culture Bozo ».
Face à la crise que traverse le Mali, la communauté Bozo prône recours à l’esprit de tolérance, à notre générosité ainsi qu’à nos autres valeurs morales et culturelles pour aboutir à cohésion nationale et à la paix.
Les représentants des associations frères (Gina-Dogon), Soninké, Irganda, Tapitalpulaku (absente) ont exprimé leur soulagement pour la naissance de cette nouvelle association en vue de la défense et de la promotion de la culture Bozo. Aussi, ont-ils exprimé leur disponibilité à travailler avec Bozo-Kabou pour le rayonnement d’un Mali uni, solidaire, de paix et envié par le monde entier.
Abdoulaye Niaré, au nom des familles fondatrices de Bamako, a assuré du soutien et de l’accompagnement des fondateurs de Bamako avant d’appeler à l’union et au respect mutuel.
Bamoussa Touré, coordinateur des chefs de quartier de Bamako et Mamady Traoré, représentant du parrain Chérif Ousmane Madani Haidara ont fait des bénédictions pour la paix, la cohésion nationale, surtout la réussite de Bozo-Kabou pour le rayonnement de la culture Bozo.
Le secrétaire général du ministère de la Culture, M. Andogoly Guindo, qui a lancé les travaux de cette première assemblée générale des Bozo et Somono du Mali, a indiqué que cette initiative est salutaire et s’inscrit dans la dynamique de la mission de promotion culturelle de son département. Le ministère de la Culture, dit-il, est chargé de promouvoir des ‘’cultures ancrées dans nos valeurs ancestrales et ouvertes au monde’’.
Par conséquent, l’accompagnement du département ne fera pas défaut à Bozo-Kabou pour l’atteinte de ses objectifs, a-t-il conclu.
A la fin des travaux de cette rencontre culturelle, un bureau de 39 membres a été mis en place présidé par M. Almamy Ibrahim Koureissi, non moins actuel chef de cabinet du ministre de la Culture, avec comme premier Vice-président, M. Soumana Kalapo, enseignant à la retraite et Halima Djénépo, deuxième vice-présidente.