A Koulikoro ce 19 novembre 1968 où les militaires n’avaient pas osé venir l’arrêter au port, les jeunes étaient au rendez-vous. Le président Modibo Kéïta leur avait déclaré : “le Mali, ce n’est plus nous, ce n’est non plus ceux qui ont pris le pouvoir aujourd’hui.
Le Mali, c’est VOUS !”
Un des premiers actes de confiance du Président Modibo Kéïta en la jeunesse, dans l’action politique, remonte à juillet 1950 à Bamako.
Une initiative prise par les jeunes, d’organiser un grand meeting populaire en faveur de l’appel de Stockholm contre la bombe A, s’était heurtée à la répression policière déclenchée par l’administration coloniale qui était alors féroce et faisait planer une atmosphère de terreur sur toutes les activités démocratiques, qu’elles soient politiques ou populaires.
Qu’à cela ne tienne, grâce à l’appui ferme du secrétaire général Modibo Kéita, le bureau politique du parti aida à l’organisation matérielle du meeting, lequel fut un très grand succès populaire.
Le défi des jeunes face à la terreur coloniale consacra le ridicule du grand déploiement de son appareil policier et relança l’initiative et la hardiesse dans l’action politique des masses militantes du parti.
Cette confiance que le futur Président de la première République du Mali, mettait déjà en la jeunesse, prenait racine dans son expérience d’ancien leader de mouvement socio-culturel de la jeunesse soudanaise.
En effet, Modibo Kéita considérait la jeunesse comme “une période de la vie où l’homme est naturellement capable de grande générosité, naturellement ouvert aux idéaux de justice et d’égalité, bref, réceptif et sensible aux grandes valeurs morales, civiques et humanitaires. C’est plus que jamais l’âge de l’aptitude à les appliquer avec rigueur”.
Aussi, considérait-il que la “jeunesse est une source permanente de renouveau de la société qu’il faut protéger de toute pollution et dont il faut soigner l’environnement”.
D’ailleurs, pendant ses dernières heures en tant que Président de la République, alors qu’il était à bord du bateau Général A. Soumaré, et sachant qu’un groupe de militaires parjures avait pris le pouvoir, Modibo Kéita avait continué son voyage jusqu’au port de Koulikoro.
Il avait encore quelque chose à dire au peuple malien et sa jeunesse. A Koulikoro où les militaires n’avaient pas osé venir l’arrêter au port, les jeunes étaient au rendez-vous.
Modibo Kéita, leur avait déclaré ce 19 novembre 1968 : “Le Mali, ce n’est plus nous, ce n’est non plus ceux qui ont pris le pouvoir aujourd’hui.