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19 novembre 1968 – 19 Novembre 2018 : Faut-il oublier ?
Publié le samedi 17 novembre 2018  |  Aujourd`hui
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Le 19 novembre passera-t-il encore une fois inaperçue ? Comme un jour banal, ordinaire ?

Les « patriotes sincères » se réclamant jadis « amis intimes », « camarades de lutte », « hommes de confiance », « héritiers » ou compagnons fidèles » de feu Modibo Kéïta, s’en souviennent-ils ?

Les martyrs réels ou autoproclamés (dont certains sont aujourd’hui encore en vie) qui ont subi des humiliations, la prison, la torture à compter du 19 novembre 1968 ont-ils oublié ?

Ceux qui ont mangé des araignées dans la prison de Taoudénit, partagé la prison de Kidal avec des cafards, salamandres et lézards et dont certains camarades y sont restés à jamais, ont-ils oublié ?

Enfin, Choguel Maïga, le digne héritier du « Boucher National », a-t-il oublie ? Lui qui, il a quelques années, envisageaient même d’organiser un meeting avec tambours et trompettes à l’occasion de l’anniversaire du 19 novembre 1968.

En somme, le 19 novembre est sur le point d’être effacé de la mémoire collective.

Les raisons de cette amnésie, sont simples et révoltantes.

Comme le disait l’autre, depuis la chute de GMT, tout le monde est devenu héros ou martyr. Et si d’un côté, nombre de ces ex « compagnons fidèles » réels ou autoproclamés de feu Modibo Kéita voyaient en la chute de GMT un « droit légitime… » de gérer les affaires du pays, d’autres, les anciens prisonniers de la dictature se réservaient eux aussi le même droit.

Face à ces ‘’héritiers traditionnels,’’ il y a aussi la troupe des nouveaux héros actifs, les vrais tombeurs de GMT en 1991 et qui disent avoir concédé « le sacrifice suprême », alors qu’ils sont … en vie.

Tous, sont si obsédés par le pouvoir, l’argent et seulement cela, qu’ils ont fini par effacer de leur mémoire le passé, pour ne voir que le présent et l’avenir.

Quant au livre » d’histoire du Mali, ils l’ont piétiné car pour eux désormais, l’histoire de notre pays, commence à partir de 1991. Et dans toute cette histoire, les grands gagnants, ce sont les assassins et les voleurs d’hier devenus les nouveaux héros et leurs victimes mortes ou vivantes, les coupables.

Les amnésiques, les aphasiques et les hypnotiseurs peuvent continuer de courir…

Le Peuple malien se souvient ! Son histoire écrite avec une encre indélébile ne peut être ni avalée, ni brûlée, ni assassinée.

Boubacar Sankaré
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