Le Pavillon des sports du Stade omnisports Modibo Kéïta a servi de cadre, le dimanche 11 novembre dernier, à la mise en place du bureau national de l’Association pour la protection et la promotion de la culture Bozo communément appelée ” Bozo Kabou “. La cérémonie était placée sous la présidence du secrétaire général du ministère de la Culture, en présence de responsables d’associations ethniques, notamment Guina Dogon, Tabital Pulaaku, Irganda, Association culturelle Soniké.
Après avoir observé une minute de silence à la mémoire du tout-dernier chef des Bozos de Bazola, Adama Kané, décédé le 3 octobre dernier, le président de la Commission des initiateurs, Soumana Kalapo, a précisé que l’association Bozo Kabou qu’ils viennent de porter sur les fonts baptismaux, se veut le creuset de toutes les femmes et tous les hommes de culture bozo à savoir : tye ou tigue, Kômô (Somono), janaama, sorogaama, xan, nônô, maningan, toutes et tousd ceux qui les côtoient quotidiennement de par leurs activités, ainsi que leurs amis et sympathisants.
A le croire, le Bozo se caractérise par sa patience, son humilité, sa tolérance, sa générosité, sa droiture, son sens de l’honneur et de la dignité. Et de poursuivre que l’esprit communautaire du bozo l’amène à être serviteur et serviable, à intégrer une autre communauté, mieux à se fondre en elle jusqu’à abandonner sa langue. “Ainsi, la conséquence première est que notre langue est en voie de disparition. Sans remettre en cause ces valeurs humaines, nous devons savoir en faire un usage intelligent pour ne pas disparaitre, car quand on laisse tout son destin à un autre, on finit par lui appartenir”, a-t-il averti.
Il ajoutera que l’association dispose aujourd’hui de ressources humaines de grandes compétences dans tous les domaines de la vie : culture, commerce, enseignement, justice… Cependant, il a déploré le manque d’organisation au-delà des coopératives et autres associations et fédérations disparates. “Il est grand temps que nous nous donnions la main pour revigorer notre langue, préserver nos hautes valeurs humaines et être audibles et visibles. Il nous faut un regroupement à l’échelle nationale qui puisse porter notre voix et être l’interlocuteurs légitime de l’état pour le traitement de nos problèmes. C’est à ce prix que nos enfants, nos futurs héritiers ne seront pas sacrifiés”, a-t-il indiqué.
Dans son réquisitoire, il a tenu à préciser que l’association Bozo Kabou n’est créée contre personne, contre aucune communauté et n’a aucun élan irrédentiste. “Loin de tout communautarisme négatif, elle a pour but de contribuer à la création et au développement des conditions permettant l’épanouissement de toutes celles et de tous ceux qui sont de culture bozo. Face à la crise que traverse le Mali, la communauté bozo prône le recours à notre esprit de tolérance, à notre générosité ainsi qu’à nos autres valeurs morales et culturelles pour aboutir à la cohésion nationale et à la paix”, a laissé entendre le président de la commission.
Il a saisi l’occasion pour saluer les artistes Mamou Thiero, Babani Koné, Mamou Sidibé, Maïmouna Dembélé, Koko Dembélé pour leur contribution au rayonnement de la culture bozo.
A l’issu des travaux, Almany Koureïssy a été élu le tout premier président de l’association Bozo Kabou.