L’EDM-SA, une société qui n’arrive pas à faire face à l’une de sa première mission celle d’assurer un approvisionnement correct et régulier en électricité, se permet de recruter chaque année des agents pour ne rien faire et avec un traitement salarial hors du commun. En plus d’autres avantages tels que la réduction tarifaire sur leurs factures d’électricité et autres. En clair, les raisons de la difficulté de l’EDM-SA sont connues : un effectif pléthorique avec son corollaire de salaire très élevé couplé à une gestion peu orthodoxe des ressources financières et humaines.
La société est tellement pourrie même le plus grand gestionnaire ou économiste du monde n’y pourra rien ! L’EDM est gangrénée par la corruption. Tout cadre qui veut mettre de l’ordre sera débarqué par les hautes autorités qui sont les principaux responsables de la dégringolade et de la « faillite » de l’EDM-SA. L’Etat et le premier qui envoie du plomb à l’EDM-SA. C’est l’Etat qui doit le plus à la société. Comment voulez-vous que ça fonctionne bien ?
On a vu le jeune Dramane Coulibaly à l’œuvre. A son arrivée après un diagnostic sans complaisance, il s’est rendu compte que certaines institutions de la République, certaines structures et services étatiques accumulent des impayés de factures d’électricité qui frôlent le milliard de FCFA, c’est pourquoi il a ordonné d’interrompre la fourniture d’électricité. Il a voulu de mettre de l’ordre. On connaît la suite, il a été relevé de son poste, il a jeté comme un malpropre. Donc tant que les hautes autorités ne donnent pas le bon exemple aucun DG importe peu son bagage, son passé de gestionnaire et autres ne pourra relever l’EDM-SA, la sortir du trou ! Donc sans être pessimiste, il ne faut s’attendre à aucune amélioration dans la gouvernance au niveau de l’EDM-SA tant que l’Etat n’aura pas changé d’approche, tant qu’il n’aura pas laissé la main libre au DG. Le ver est dans le fruit !
Le nouveau DG incarne-t-il l’espoir ?
Amadou Diarra pourra-t-il faire grand-chose ? Ancien cadre de la BCEAO, Amadou Diarra est connu, il a la réputation d’être un gestionnaire rigoureux. Cette réputation suffit-elle à mettre sur les rails cette société minée par la corruption et la mauvaise gestion ?
Ainsi, en plus de lutte contre la corruption, Amadou Diarra doit se fixer d’autres priorités. Il s’agit du redressement des finances de l’EDM-SA qui survit aujourd’hui grâce à la subvention de l’Etat s’élevant à plusieurs milliards de FCFA par an. Une subvention qui saigne le trésor public. Comme on se rappelle, le ministre de l’Economie et des Finances, évoquant les raisons de la tension de trésorerie, a soutenu que l’Etat apporte un soutien financier très important à la société pour éviter que Bamako ne soit dans le noir. Mettre de l’ordre dans les ressources humaines et faire le point de l’ensemble des abonnés (il y a un flou total à ce niveau) sont entre autres objectifs qu’Amadou Diarra doit se fixer. A titre de rappel, sa nomination a fait l’objet du Conseil d’Administration de la société EDM-SA, le jeudi 8 novembre 2018.
De toutes les façons, il est temps de mettre de l’ordre, qu'il en soit ainsi et pour les autres services publics. Une tâche très lourde attend Amadou Diarra mais avec l'aide de certains collaborateurs sérieux et honnêtes (même s’ils sont rares actuellement) ça peut aller. Bon courage tout de même !