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Occupation illicite du domaine aéroportuaire : une bombe qui est en train d’exploser
Publié le lundi 19 novembre 2018  |  L’Essor
Inauguration
© aBamako.com par Momo
Inauguration du Centre de Formation Professionnelle
Bamako, le 5 juillet 2018 Le Président de la République a procédé a Inauguration du Centre de Formation Professionnelle
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Le domaine qui fait plus de 7149 hectares, est délimité par des bornes. Face aux occupations illicites qui constituent un danger pour l’aviation, la direction générale des aéroports du Mali, de concert avec l’ensemble des acteurs du secteur, a décidé de mettre fin à ces occupations illicites

La direction générale des aéroports du Mali a initié une visite de terrain du domaine aéroportuaire de l’aéroport international président Modibo Keïta-Bamako Sénou. Le président de la commission de surveillance du domaine aéroportuaire, Mohamed Moustapha Diallo, le directeur en charge des affaires domaniales Mady Kossa Keita, le directeur adjoint de l’agence nationale de l’aviation civile (ANAC) Mahamadou Diarra, la 2e adjointe au maire chargée des questions domaniales de la Vommune V, Mme Katilé Hadjiratou Sène.

La visite s’inscrit dans la perspective d’une série d’actions visant à mettre fin aux occupations illicites du domaine aéroportuaire. La mission consistait à arrêter les chantiers non autorisés en cours dans le domaine aéroportuaire et de faire le marquage des constructions non autorisées. Il s’agit des zones de Gouana, Kouralé Sirakoro, Faladié Est/extension, Niamakoro Diallo Bougou.

La visite a commencé au niveau de Faladié Est/extension. Ici, on note 3000 lots «illégaux». Certains sont bâtis et d’autres sont en chantier. Ils sont tous situés dans le domaine aéroportuaire. Cependant, le président de l’association des propriétaires des terrains de Faladié Est/extension, Tidiane Sow, a fait savoir que tous ses occupants qualifiés illégaux ont tous un permis d’occupation délivré par la mairie du District de Bamako.

«Nous avons été contactés par les gens de la mairie du District. Ils sont venus faire les dispatchings et ils nous ont donné les permis d’occupation. Nous avons payé des millions au niveau des impôts. Ce qui veut dire que l’Etat nous a donné l’autorisation de travailler sur ce site », a-t-il expliqué. La 2e adjointe au maire chargée des questions domaniales de la commune V, Mme Katilé Hadjiratou Sène, a rétorqué en disant : «ici, nous ne sommes au courant de rien.

Nous n’avons aucun plan qui prouve que nous avons donné ce site aux gens. Jusqu’à présent, nous considérons que cette zone est classée et n’avons aucune preuve qu’elle a été déclassée pour qu’on puise entreprendre quoi que ça soit ici». L’un des adjoints de la mairie de la commune VI, Baba Sanou, a eu les mêmes réactions. «Nous n’avons jamais délivré sur une attribution de terrain dans la zone aéroportuaire. Par contre, nous avons constaté des documents de la mairie du District et si vous avez un document de la sorte, je crois qu’il doit être accompagné des plans approuvés par l’Etat. Au niveau de la Commune VI, nous avons constaté que le fond de dossier est vide», a-t-il estimé.

Les responsables aéroportuaires ont rappelé que le caractère international dutransport aérien fait que l’aviation civile est soumise à des normes et pratiques recommandées et approuvées par tous les Etats. Ainsi, ces normes et pratiques qui régissent les domaines aéroportuaires tiennent compte des évolutions à basse altitude des aéronefs lors des manoeuvres d’approche, d’atterrissage et de décollage.

Ces règles prennent en compte les conditions météorologiques, les limites, les pannes de moteurs d’avions et aussi des servitudes radios électriques. Le domaine aéroportuaire a ainsi fait l’objet de classement suivant le décret N°99_252 PRM du 15 septembre 1999. A ce titre, il devient une zone classée. Ce qui veut dire que le domaine aéroportuaire est inaliénable, imprescriptible et insaisissable, et cela pour sécuriser la navigation aérienne.

Malgré ce classement, on constate aujourd’hui que le domaine aéroportuaire de l’aéroport international président Modibo Keïta-Bamako Sénou fait l’objet d’agression, autrement dit d’occupation illicite. Ce domaine, vaste de 7149 hectares, est délimité par des bornes. A cet effet, aucune possibilité de créer des titres, et aucune autorité n’est habilitée à délivrer quoi que ça soit. Malheureusement, on constate des occupations illégales de tout genre dans cette zone malgré les consignes d’interdictions d’y habiter.

Des maisons à usage d’habitation, des chantiers, des points de vente de carburant, en passant par des garages, de dépôt de transit final à ciel ouvert, notamment des déchets solides et liquides. Face à cette situation, la direction générale des aéroports du Mali, de concert avec l’ensemble des acteurs du secteur, a décidé de prendre le problème à bras le corps.

«L’aéroport ne ménagera aucun effort pour sensibiliser et faire comprendre aux occupants qu’ils sont les premiers concernés car c’est leur vie qui est d’abord menacée», a confié Cheick Oumar Tall, directeur administratif des aéroports du Mali. Il a indiqué que l’aéroport international Modibo Bamako-Sénou vient d’avoir son certificat d’aérodrome, ce qui fait qu’il est dans le concert des aéroports les plus sûrs. «Ce label mérite d’être entretenu», a-t-il dit.

Le directeur en charge des affaires domaniales, Mady Kossa Keita, a fait savoir que 219 convocations ont été déposées au niveau des tribunaux des Communes VI et V dans le cadre de cette affaire d’occupation illite, mais la justice n’a donné aucune suite.

Babba B.COULIBALY
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