De présumés djihadistes ont procédé à la fermeture d’une vingtaine d’écoles dans le cercle de Banamba, région de Koulikoro. Les élèves de ces localités ne vont pas en classe depuis deux semaines. Il s’agit notamment de la ville de Toubacoro, située à 140 km de Bamako. Là-bas, des milliers d’élèves ne peuvent plus aller à l’école et les enseignants « ont fui ». C’est la première fois que la menace djihadiste entraîne la fermeture d’écoles dans une zone aussi proche de la capitale (Bamako). Si dans un premier temps, le déploiement des militaires a permis l’arrestation de présumés djihadistes, les autorités communales, déplorent le fait que l’armée ait abandonné les localités après une « courte présence ». La situation devient de plus en plus préoccupante. Selon le secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale, des dispositions sont en train d’être prises par les autorités régionales de Koulikoro pour la réouverture rapide des classes. « Nous appelons les parents et élèves à garder espoir, le ministère de l’Éducation s’implique activement pour la réouverture des classe dès que la situation sécuritaire le permettra », précise M. Kinane Ag Galeyda.
Kidal :
Les enseignants posent des conditions pour leur retour
Le 15 novembre dernier, au cours d’une conférence de presse, plusieurs syndicats d’enseignants ont annoncé le refus des maîtres et professeurs de regagner leurs postes à Kidal et à l’intérieur de la région comme demandé par les autorités. Ils réclament plus de sécurité et des primes. Un peu plus de 435 enseignants, selon leur syndicat, refusent de regagner leur poste à Kidal et dans la région du même nom, dans le nord du Mali. Pour eux, y vivre s’avère très difficile, comme l’explique Djibrila Samaké du Syndicat national de l’éducation de base.
« Il n’y a pas longtemps, j’ai été là-bas et vraiment ce n’était pas possible de vivre actuellement dans une zone inhabitée, constate-t-elle. Il n’y a rien. Le logement est difficile et nos familles sont là. J’ai très peur. Les gens ont peur ». De nombreux élèves et lycéens de la région de Kidal aux mains des ex-rebelles n’ont pas d’enseignants. Pour y retourner, ces derniers exigent plusieurs choses. « Au préalable, il nous faut la sécurité, la présence préalable des forces armées et de sécurité du Mali, énumère Djibrila Samaké. Une première mesure d’accompagnement, c’est l’indemnisation des enseignants qui étaient à Kidal entre 2012 et 2014. Ils étaient victimes. Il y a une demande aussi de prime. Et l’on a conditionné notre retour à celui de tous les travailleurs de l’administration en général ».