PARIS - L’élection présidentielle au Mali "se tiendra dans les délais prévus", a assuré vendredi Philippe Lalliot, porte-parole du Quai d’Orsay, alors que le président de la commission électorale au Mali juge "extrêmement difficile" d’organiser le premier tour du scrutin le 28 juillet.
"Tout est organisé. L’élection se tiendra dans les délais prévus", a déclaré M. Lalliot, lors d’un point-presse.
Il a précisé que 110 experts de l’Union européenne allaient observer le déroulement de ces élections.
Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères était interrogé sur les doutes émis par Mamadou Diamountani, président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) du Mali, quant à la possibilité d’organiser le scrutin le 28 juillet, comme prévu.
"Nous fournirons tout appui nécessaire aux autorités maliennes si elles l’estiment nécessaire", a ajouté M. Lalliot, précisant que jusqu’ici, la France n’avait pas été sollicitée.
"Les choses avancent, les choses progressent selon les schémas, les stratégies, les calendriers qui ont été annoncés. La date du 28 juillet est très importante car elle permettra de doter le Mali d’autorités politiques légitimes", a ajouté le porte-parole.
M. Diamountani a jugé vendredi à Bamako "extrêmement difficile" de distribuer quelque 6,8 millions de cartes d’électeurs en un mois. Il a aussi évoqué la situation à Kidal, ville du nord-est du Mali occupée par la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) où l’armée malienne n’est toujours pas présente, en dépit d’un accord entre le
gouvernement de transition à Bamako et le MNLA, conclu le 18 juin à Ouagadougou.
Pour Paris, la communauté internationale "a fait en sorte que le financement de ces élections soit assuré". La fabrication des cartes d’électeurs par le groupe français Morpho "s’est tenue dans les délais" et le dernier de quatre lots a été livré jeudi, a souligné M. Lalliot.
Le vote des réfugiés maliens "se déroulera à proximité des camps", en accord avec la Mauritanie, le Niger et le Burkina.
"Il faut que les cartes arrivent entre les mains des électeurs, mais là encore ça se passera dans le délai nécessaire pour que cette élection se tienne à sa date", a-t-il poursuivi.
Quant au déploiement de l’armée malienne en particulier à Kidal, M. Lalliot a rappelé que "des engagements ont été pris (à Ouagadougou) de part et d’autre (...) devant permettre de respecter l’intégralité du Mali" pour que l’élection se déroule "sur tout le territoire malien, y compris à Kidal".
"Il ne faut pas non plus sous-estimer la difficulté de la chose" mais "tout a été fait pour que ce calendrier électoral se tienne dans les délais annoncés", a-t-il insisté.