Chers aimables lecteurs, vous avez actuellement entre vos doigts le centième numéro de votre hebdomadaire. Nous le disons sans suffisance, c’est une grande fierté pour nous la jeune équipe de ‘’Le Sursaut’’ d’avoir franchi ou atteint ce cap. Ce n’était pas évident. En août 2016 lorsque nous lancions ce journal, c’était une aventure risquée pour nous. Cela, au regard de notre petite expérience. Certes nous avons eu à gérer de nombreux organes pour d’autres, mais cela suffisait-il pour se jeter à l’eau ?
Dans un pays où le journal-papier n’est pas lu, que pouvons-nous faire pour ne pas grossir le lot des papiers qui servent d’emballage pour les vendeuses de cacahuètes et de beignets ? Où allons-nous trouver des moyens pour maintenir le cap et ne pas être traduit en justice un jour par l’imprimeur ou les impôts ?
Telles sont entre autres questions que nous nous sommes légitimement posés. Sinon s’il s’agissait de sortir pour sortir, augmenter inutilement le nombre de titres dans les kiosques, évoluer comme certains, avec tout le journal dans le sac à main de son promoteur, nous aurions préféré ne pas exister.
Donc, avec le nom ‘’Sursaut’’ nous sommes animés d’une ambition noble, celle d’apporter notre pierre au rayonnement du paysage médiatique malien, avec la volonté ferme de sortir notre pays de l’abime.
Après cent numéros, des centaines de pages et des milliers d’articles produits en l’espace de deux ans seulement d’existence il y a lieu pour nous de pouvoir faire un bilan de ce qui a été notre court parcours, les jalons posés à mi-chemin.
Tout n’a pas été rose pour nous. Comme tous les organes de presse écrite de la place, nous sommes confrontés à la précarité pour disposer des moyens de nos ambitions : une imprimerie, une rédaction bien étoffée avec une secrétaire de rédaction (pour veiller sur la qualité linguistique des articles) et un service commercial indépendant (pour assumer la bonne distribution du journal).
Nous savions que parmi tous ceux qui s’étaient engagés à nous soutenir, il y avait peu de gens de parole. Certains pensaient qu’on n’avait pas la capacité de tenir longtemps, d’autres nous considéraient comme une caisse de résonnance ou bulletin d’information pour un certain courant politique ou pour servir de sous-fifre à des hommes politiques pour phagocyter l’opinion des citoyens. Hélas, la vigueur de jeunesse et la présence d’esprit qui nous caractérisent sont des atouts que nous entendons mettre à profit pour soutenir et faire relever notre pays, le Maliba.
Nous n’avons pas la prétention de cracher dans la soupe pour cracher notre venin, mais de jouir de notre indépendance de la liberté d’expression, de ligne éditoriale et de participation à la construction du pays. Ceux qui nous accompagnent sur cette voie chemineront avec nous et les autres auront chaque lundi de nos nouvelles ou nous sentiront à plein nez.
Avec une petite équipe de sept employés (3 hommes et 4 femmes) tous produits de l’université du Mali, le défi ne sera pas facile, nous en sommes conscients. C’est pourquoi nous sommes fixés comme défi de réaliser ce que les autres nous pensent incapables de réaliser. Et faire de notre profession de foi, cette philosophie de la Mère Teresa : « La vie est un défi à relever, un bonheur à mériter, une aventure à tenter ».
Dans notre aventure, nous rendons grâce au bon Dieu, de nous accorder la bonne santé pour maintenir toujours la régularité de nos publications, la tenue de notre site et la satisfaction de notre curiosité journalistique pour mériter le bonheur de nos lecteurs, annonceurs et partenaires.
Le Sursaut, voilà ce que nous visons. Ce centième numéro nous donne l’occasion de remercier ceux qui nous soutiennent sur cette voie, même ceux qui nous ont abandonné sans pouvoir nous dire pourquoi.
Dans ce 100ème numéro, nous avons donné la parole à des professionnels et fins observateurs de la presse malienne pour nous éclairer sur le bon chemin qui mène au sursaut national. Lisez en pages 4 et 5.