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En toute franchise : Urgence d’un gouvernement d’union
Publié le lundi 19 novembre 2018  |  Mali Horizon
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© aBamako.com par A S
Présentation du projet programme du candidat Ibrahim Boubacar Keita
Bamako, le 23 juillet 2018 Ibrahim Boubacar Keita a présenté son projet programme au Maliens
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Dans l’une de nos récentes livraisons, nous commentions dans « IBK a-t-il lâché le RPM ? » la bouderie du parti présidentiel par rapport à la gouvernance actuelle. Un haut cadre du RPM venait, en effet, de laisser transparaître son amertume : « Il n’y a plus aucun des membres fondateurs du RPM au sein du gouvernement ». Et de préciser que ce constat, largement partagé, est un facteur de démotivation et fait très mal au point que certains cadres du parti vert et or boudent la gouvernance. « Les gens ne se sentent pas concernés », soupire-t-il.

Avec l’actualité des réformes multiples en chantier, il semble que ce constat s’est exacerbé. Et, à l’ouverture des concertations régionales sur le projet de « réorganisation administrative du territoire », le 13 novembre dernier, les partis politiques ont largement brillé par leur absence à la cérémonie. Si les opposants eux avaient appelé au boycott, les partis politiques de la majorité présidentielle devraient normalement venir soutenir le projet. Le parti présidentiel a été à peine visible. Il ne s’est fait représenter que par Madou Diallo, élu communal et secrétaire chargé des élus du parti. Pour une rencontre qui se veut solennelle, il faut avouer que cette présence peut être considérée comme une bouderie protestataire…

Les alliés politiques du président IBK soutiennent-ils quand même cette réforme, administrative qui date de 2012 ? Du bout des lèvres. Pourtant, ce découpage territorial vise au final à rapprocher l’administration des administrés, dans un territoire malien plutôt vaste. Pourquoi alors ce manque d’enthousiasme à accompagner le projet ? La réponse, confie un juriste et cadre politique, est dans « la désespérance politique ». Avant de dégainer qu’il urge de réaménager l’attelage gouvernemental. « Il faut mettre en place un gouvernement de mission » susceptible d’impulser vigoureusement les réformes politico-administratives attendues, surtout qu’il y a une révision constitutionnelle incontournable en vue.

Pour plusieurs observateurs, le contexte politique du moment marqué par une très mauvaise redistribution des cartes n’est pas étranger à ce manque d’engouement autour de la gouvernance. En particulier, le report des élections législatives à une date ultérieure est resté en travers de la gorge de plusieurs responsables politiques. Dr Bokary Tréta du RPM, Housseini Amion Guindo dit Poulo de la CODEM, Moussa Mara de YELEMA, Dr Oumar Mariko du parti SADI, Dr Choguel Maïga, Me Mountaga Tall, Moussa Sinko Coulibaly ne décolèrent pas par rapport à cette prorogation, non concertée, du mandat des députés. Ils estiment tous que le Premier ministre a joué sur « son agenda personnel » d’homme politique en défendant ce report des élections législatives. Toutes choses qui ont créé une certaine tension politique ajoutée aux contestations post-élection présidentielle bien soutenues par Soumaïla Cissé, Mohamed Aly Bathily et autres.

Pour faire baisser cette tension, analysent certains observateurs, le chef du gouvernement doit convaincre le président IBK à un réaménagement de l’attelage gouvernemental. Car, il est établi que ces acteurs politiques frustrés par les derniers événements ne sont pas foncièrement opposés aux réformes envisagées. Me Mountaga Tall ne disait-t-il pas que « commencer le débat sur le découpage territorial par le niveau régional, c’est vouloir édifier un bâtiment de six étages en commençant par le 5ème, sans soubassement ni rez-de-chaussée ». Ce qui veut dire qu’il n’est pas hostile au fond de la réforme mais à la forme avec laquelle elle est entreprise.

Ce qui suppose que pour élargir la base de consensus devant réussir ces réformes majeures, le gouvernement doit se délester de personnalités non représentatives. Y introduire des représentants des courants politiques divers, des mouvements signataires de l’Accord, de la société civile sera salvateur. Ainsi, à titre d’exemple, faire appel à Bokary Tréta du RPM comme ministre d’Etat chargé des réformes, Choguel Maïga du MPR, Me Mountaga Tall du CNID-FYT, Housseini Amion Guindo de la CODEM, Me Demba Traoré de l’URD, Djiguiba Kéita du PARENA du PARENA…en remplacement des Zéinabou Diop, Hamadou Konaté, Sambou Wagué, etc donnera un coup de respiration à la gouvernance.

Bruno D. SEGBEDJI

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