Après le coup de force du 22 mars 2012, les Maliens, dans leur majorité avaient souhaité le changement dans la gestion des affaires publiques. Mais, force est de reconnaitre que plus les jours passent plus les horizons de l’espoir s’assombrissent. Car, rien n’a changé dans la pratique quotidienne des dirigeants maliens marquée par les coups bas, la désinformation, la médisance, bref tous les ingrédients nécessaires pour l’effondrement d’un pays.
Les pratiques instaurées dans le fonctionnement du système démocratique et des institutions de la République, sous l’emprise de la corruption, de la médiocrité, du népotisme et du clientélisme, ont entrainé le pays dans un gouffre si profonde qu’il faudra des travaux d’Hercule pour l’en sortir.
En effet, le peuple malien, après chaque bouleversement profond qui jalonne son histoire, avait espéré des changements pouvant améliorer le bien-être social, économique, culturel et surtout amener une démocratie à la hauteur des attentes suscitées par les réformes annoncées. Malheureusement, les résultats sont loin d’être satisfaisants et la crise actuelle aux multiples aspects en est une illustration éloquente.
C’est pourquoi, après plus de vingt ans de démocratie basée sur le multipartisme intégral et le libéralisme total, il parait impérieux de faire une évaluation objective et se poser des questions fondamentales notamment :
Quelles leçons avons-nous tiré de notre pratique démocratique?
Pourquoi, malgré un accompagnement technique et financier conséquent de la communauté internationale pendant les deux décennies écoulées, sommes-nous encore dans l’attente par rapport au progrès social et au développement économique de notre pays ?
Cette crise a ainsi permis de découvrir un pays désemparé avec un Etat laxiste, inefficace et en décadence, car fondamentalement atteint dans ses fondements que sont la défense et la sécurité, l’administration, la justice et l’éducation.
Au moment fort de la crise, le Mali est passé tout près du déclin avec la mise à mal de la démocratie suite au coup d’Etat, au péril terroriste et à une velléité sécessionniste accrue. Dans la floraison des partis politiques, on pouvait se réjouir de ne compter que trois tendances: les pro-putschs, les anti-putschs et les centristes. Cette concentration d’idées et de combats des hommes politiques n’a été que de courte durée surtout avec le début, au mois de janvier dernier, des campagnes de reconquête militaires des zones sous le joug des séparatistes et de leurs alliés salafistes et l’annonce de la date de la présidentielle. Donc, le signe annonciateur du retour à la case de départ avec des dissensions dans certaines grandes formations politiques ont ainsi permis à notre pays de battre le record en nombre de partis politiques. La question qu’on est droit de se poser est la suivante: comment dans ce magma, le peuple malien relèvera-t-il les nombreux défis qui se posent à la nation malienne post crise?
Même si l’on peut se réjouir des avancées sensibles dans les domaines politiques et économiques à travers les efforts réalisés dans la mise en œuvre des différents programmes de développement national, force est de reconnaitre que, de nos jours, nous sommes en face d’un peuple ayant un besoin crucial de sécurité, d’administration compétente et efficace, de justice impartiale, d’intégration des populations profondément affectées du fait de l’effritement de leurs valeurs culturelles et morales. Enfin, une jeunesse majoritairement désorientée et marquée par un chômage quasiment endémique.
Boubacar PAITAO
Stagiaire*
Le président de l’UDA, Cheick Kéita sera investi ce dimanche
Le président de l’Union pour la Démocratie et l’Alternance (UDA), le colonel Cheick Kéita, ancien directeur général de la Douane sera officiellement investi candidat à l’élection présidentielle du 28 juillet. La cérémonie d’investiture est prévue ce dimanche au Centre international de Conférences de Bamako (CICB) en présence des militants et sympathisants ainsi que plusieurs invités de différents partis politiques. Rappelons que l’UDA se fixe comme objectif l’émergence d’une société qui répond aux aspirations de Justice, de paix, de liberté, d’égalité et de dignité de tous les citoyens de la République du Mali. Parti de convergence, il met la refondation sociale, culturelle, économique et politique au cœur de son action.