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Récurrence de l’insécurité dans le pays : Le laxisme des autorités fait prospérer la justice privée
Publié le mardi 20 novembre 2018  |  Mali Horizon
MNLA
© Autre presse par DR
MNLA (Mouvement National pour la Libération de l`Azawad)
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La recrudescence de l’insécurité dans le pays est devenue une préoccupation alarmante et pousse les populations à se faire justice. La plupart de ces adeptes de cette justice privée reprochent aux autorités judiciaires leur démission… Et protestent contre l’inefficacité des forces de défense et de sécurité par rapport à l’accomplissement de leurs missions de protection. Nous assistons ainsi à des scènes horribles de voleurs ou présumés tels brûlés vifs ou à des vindictes populaires irréparables.

C’est un phénomène alarmant cette propension à la justice expéditive. Ces dernières années, l’application de la justice en soi, visant des présumés voleurs ou des criminels a atteint son paroxysme et cela à travers tout le pays. A souligner que les commissariats de police et des brigades de détention, aménagés à cet effet, sont quasiment ignorés par les populations qui se font elles-mêmes justice. Sans se soucier que ces actes constituent de crimes graves contre l’humanité. Car en voulant réparer soi-même les préjudices subis, les risques de commettre d’autres injustices sont considérables.

Par ailleurs, la plupart des personnes qui s’adonnent à ces pratiques reprochent aux autorités judiciaires les transactions ou complaisances avec les malfaiteurs qui, détenus, ne purgent pas les peines prononcées. Il n’est donc pas question pour elles de revoir « très tôt » les mêmes criminels dans les rues comme en train de les narguer. Toute chose qui fait froid dans le dos avec un risque réel de représailles, menaçant la cohésion sociale.

Les bavures populaires…s’intensifient

Selon nos constats, l’administration de la justice en elle-même est loin de connaître un minimum d’efficience dans notre pays. C’est pourquoi les voleurs pris en flagrant délit sont souvent brûlés vifs. Et l’on assiste à des scènes de lynchages collectifs contre des présumés bandits ou criminels. Ils sont aveuglément calcinés et tabassés à mort par des foules déchainées et sadiques. Comme le cas récent de Doumanzana, en commune I du district de Bamako, dont les images choquantes avaient fait le tour des réseaux sociaux.

En effet, il y a plus d’une semaine, ce quartier a été le théâtre de bavures populaires à travers lesquelles trois jeunes frères bouchers de métier (issus de la même famille) ont été brutalement tués pris pour des bandits armés de machettes. Une avalanche de coups de cailloux, de gourdins s’abattit sur eux par un groupe de jeunes, appartenant à une « brigade de vigilance » mise sur pied par les populations pour leur auto- protection.

Une situation qui interpelle à la fois, les populations à faire preuve de responsabilité dans leurs actions et les autorités à jouer leur rôle de puissance publique pour freiner de telles ardeurs de justice privée pouvant conduire à ces crimes odieux…

Missions controversées des forces de sécurité

Les éléments des forces et de sécurité, déployés dans le pays pour protéger les personnes et leurs biens et dissuader ou réprimer les actes criminels, ont du chemin à faire. A titre d’exemple, les éléments anti criminalité (BAC), le regroupement mobile de sécurité (GMS) ont du pain sur la planche. Ceci eu égard aux cas d’extorsions des biens d’autrui et des enlèvements en pleine journée. Des actes posés par les cambrioleurs ou les bandits à grand chemin qui pullulent du fait de la crise sécuritaire que traverse le pays. Toute chose qui attise l’anxiété des habitants à agir autrement et cela de façon plutôt agressive et dévastatrice. Les autorités, en particulier celles chargées de notre sécurité commune, sont plus qu’interpellées.

Yacouba COULIBALY (stagiaire)

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