On n’en parle presque plus depuis qu’une certaine manifestation d’épouses de militaires en détention – dans le cadre de l’affaire des Bérets rouges – a été habilement étouffée dans l’œuf.
Même le plus illustre des détenus, le Capitaine-Général Amadou Haya Sanogo, semble s’accommoder de l’oubli, donnant ainsi raison à ceux qui le soupçonnent de savourer discrètement une prison dorée. Intrigante, en tout cas, la posture silencieuse avec laquelle le putschiste en chef de 2012 et ses avocats accueillent la lenteur d’une procédure aux oubliettes depuis la suspension des audiences pour renouvellement de l’autopsie des 27 morts dont la responsabilité est imputée aux ténors du Cnrdre.
Une diversion sans doute destinées à se donner le temps d’activer la rue sur le pouvoir fragilisé et en mal de popularité. Le tour n’étant pas joué, le Capitaine «bombardé Général» semble avoir plus d’intérêt à garder le profil bas – et peut-être même à transiger avec un pouvoir requinqué par le renouvellement de son mandat – qu’à s’exposer au risque d’universalisation de ses chefs d’accusation. L’épée de Damoclès de la CPI a réduit Sanogo au silence, est-on tenté de dire.