Pays des braves guerriers, le Mali est un pays millénaire qui fut quand beaucoup n’existaient pas. Ce pays de l’empereur Kagnan Maghan, roi de l’or, le premier à faire le pèlerinage à la Mecque, se trouve aujourd’hui embourbé dans une crise politico-sécuritaire. Eh oui, notre Maliba se trouve à un tournant extrêmement dangereux.
Nous sommes sur la corde raide ! Dans ce cas, ou bien nous basculons dans l’abandon, dans la facilité, avec tout ce que cela va comporter plus tard comme misère, comme humiliation pour notre peuple ou alors, nous basculons dans la voie de la dignité ; dans la voie de la lutte, dans la voie de sacrifice, comme aux moments les plus difficiles de son accession à la souveraineté internationale…
C’est pour cela qu’il est essentiel, dans cette période cruciale de la vie de notre jeune État, que les énergies saines, les hommes sains, honnêtes, engagés, et en particulier les jeunes, se mobilisent pour sauver la mère Patrie. Le Mali, jadis pays riche par sa diversité culturelle et éthique, est dans la tourmente par la mauvaise gouvernance des régimes démocratiques successifs et de la passivité d’une société civile complice.
Du mois de décembre 1990 au mois de Mars 1991, un « mouvement démocratique » rassemblant élèves et étudiants, associations de jeunes, les compressés des PAS (Programmes d’Ajustement Structurels), les syndicats et autres structurent une société civile qui va organiser des marches, des rencontres, utiliser la presse privée pour dénoncer la « dictature » du Général Moussa Traoré.
Pour renverser le régime de ce dernier, les acteurs dudit mouvement ont su capitaliser, à leur profit, le mécontentement de quatre couches de la population :1- les fonctionnaires auxquels fut promise une augmentation générale des salaires de l’ordre de 50% et même plus, le rappel de tous les avancements, la paie des salaires en fin Janvier 1991 à leurs nouveaux indices (1987-1990), 2- les étudiants auxquels furent promise une augmentation des bourses de 100% et la réouverture des internats, 3- les jeunes diplômés sans emploi auxquels fut promis le plein emploi, 4- les partants volontaires à la retraite, victimes des PAS imposés par le FMI et la Banque mondiale, auxquels fut promise une réinsertion dans le monde du travail.
Aujourd’hui la République du Mali se trouve à la croisée des chemins avec en toile de fond l’application stricte et intégrale des fameux accords de Paix issus du processus d’Alger. Où se trouvent les démocrates sincères ? Où se trouvent les acteurs de la société civile ? Où se trouvent les patriotes engagés pour sauver la mère Patrie ?
Beaucoup des meneurs de ces mouvements et revendications ont eu l’occasion de goûter aux délices du pouvoir. Ils ont été présidents de l’Assemblée nationale, Premier ministre, ministres, etc… Le général ATT, soldat de la démocratie, lui-même s’est réservé en pilleur des maigres ressources des pauvres contribuables maliens pendant qu’on promettait des augmentations que les travailleurs n’ont jamais eues. C’est lamentable cette façon de gérer le pays.
Actuellement, parlant du Mali, on se demande alors dans quel genre de pays on est ? On ne s’est pas où l’on va et ce qu’on veut pour ce pays, le Mali. Et c’est tout le monde qui vise son intérêt personnel au détriment des intérêts sociaux ou communs. Les Maliens doivent impérativement changer un peu leur comportement, se donner la main et l’opportunité pour instaurer la dignité afin d’avancer et surtout pour sortir le bien commun, le Mali, de l’ornière.