Est-ce la France ou la présence de sa jeune ministre des Affaires étrangères à ses côtés qui donnait une sensation de bien-être à mon cousin ? L’interrogation vaut son pesant d’or parce qu’il était tout beau, mon cousin, dans son manteau en cuir, dans son abacos, col à la Mao Zeitung. Le voyant se tenir légèrement en retrait derrière sa jeune ministre, sur le tarmac, j’ai senti mon cousin revivre. Il rayonnait. Il brillait de mille feux.
Là-bas, le bien né est un bienheureux. O la France de mon cousin ! S’il ne s’embarrassait pas de vos mesquineries, il aurait établi, comme cet autre président africain l’a fait en Europe, sa cour royale à Paris. Le faisant, les jaloux en auraient à redire. Il se contente, bien malgré lui, d’inhaler l’odeur qui se dégage du fleuve Djoliba. Alors, ne soyez pas étonnés qu’il soit mal luné en terre malienne. Il ne se sent pas chez lui. Il vit le mal de son pays d’amour.
Bon, je vais être un peu plus sérieux. J’aime bien voir mon cousin tout feu tout flamme. Ce qui l’empêche de l’être ici, c’est qu’on aurait dit que certains lui cherchent des noises. Réveillant ainsi un roi sans souci de sa torpeur. Ils ne peuvent donc avoir droit qu’à sa colère, son mépris. Non, cousin, ils ne méritent pas ton respect. Ne le leur donne pas, sinon, ce serait comme «donner de la confiture aux cochons».
Hé, je n’insinue rien, mais si la présence à ses côtés de sa jeune ministre des Affaires étrangères peut lui donner une sensation de bien-être à mon cousin, autant les laisser bourlinguer, et laisser le pays à ses enfants pour qu’ils mangent à «s’en faire péter la sous-ventrière» ! À mon avis, ils sont déjà beaucoup trop gras pour pouvoir tout manger. Ils nous laisseront, certainement, des miettes en lot de consolation.