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Insécurité : La FIDH et L’AMDH publient un rapport accablant sur la situation chaotique du centre
Publié le jeudi 22 novembre 2018  |  L’Essor
Conférence
© aBamako.com par A S
Conférence de presse de la FIDH et de L`AMDH
Bamako,le 21 novembre 2018 La Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), en collaboration avec l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH), a briefé la presse sur sur le projet conjoint dénommé «Mobilisation de la société civile pour répondre à la crise des droits humains au Mali». a la maison de la presse
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La Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), en collaboration avec l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH), a briefé hier la presse sur le projet conjoint dénommé «Mobilisation de la société civile pour répondre à la crise des droits humains au Mali».

Cette activité s’inscrit dans le cadre du lancement du rapport intitulé:«Centre Mali : les populations prises au piège du terrorisme et du contre-terrorisme». Animée par le président de l’AMDH, Me Moctar Mariko, la conférence s’est tenue en présence du vice-président de la FIDH, Me Drissa Traoré.

La rencontre, selon Me Moctar Mariko, visait à attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale sur la situation alarmante au Centre du pays. Pour le conférencier, il s’agit de mobiliser la société civile malienne autour du rapport «Centre Mali : les populations prises au piège du terrorisme et du contre-terrorisme».

Le document publié par la FIDH et l’AMDH est un rapport alarmant sur la situation dans le Centre du pays, caractérisée par l’enracinement des groupes armés terroristes, l’intensification des violences intercommunautaires, et par des exactions commises dans le cadre d’opérations anti-terroristes. Aussi, ressort-il du rapport que 40% des attaques djihadistes interviennent au Centre du pays. Ces deux dernières années, 1.200 civils y ont été tués, une cinquantaine de villages brûlés, au moins 30.000 personnes ont fui.

«L’escalade des violences au Centre du Mali est en passe de devenir hors contrôle et ne se résoudra pas à coup d’opérations militaires spectaculaires. Sans retour d’un Etat fort et juste, qui entreprendra de rétablir le lien entre toutes les communautés, la terreur djihadiste et les affrontements entre communautés continueront de prospérer», a déclaré le président de l’AMDH.

Le présent rapport est issu d’une enquête menée sur le terrain entre mai et juillet 2018, enquêye basée sur plus de 120 interviews et témoignages de rescapés, d’anciens djihadistes et de responsables locaux. Le rapport recense une série de meurtres et de tueries, en les réinscrivant dans la dynamique régionale des violences. De même, il a été constaté que les djihadistes sont les premiers responsables de la terreur et de l’instabilité au Centre du Mali.

Sous l’impulsion d’Amadou Koufa, un prédicateur local devenu un des chefs de la nébuleuse Al Qaida au Sahel, la Katiba de Macina a ciblé militaires, représentants de l’Etat, chefs traditionnels et religieux ainsi que toute personne opposée à sa vision rigoriste de la religion. En outre, le document nous apprend que plusieurs dizaines de villages du Centre Mali vivent désormais sous le joug des djihadistes, caractérisé par l’imposition de règles de vie totalitaires, des exactions graves et répétées (enlèvements, actes de torture, assassinats, violences sexuelles), et la fermeture des écoles publiques (750 écoles étaient fermées en mai 2018 dans les Régions de Kidal, Gao, Mopti, Ménaka, Tombouctou et Ségou, selon l’UNICEF).

En début 2018, a rappelé Me Moctar Mariko, les autorités maliennes ont lancé un «plan de sécurisation intégré» des régions du Centre, prévoyant un renfort de 4.000 militaires et des moyens supplémentaires. Il s’est traduit par le lancement de l’opération anti terroriste «Dambé» en février 2018.

Arbia A. TOURÉ
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