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Yorodiambougou : Entre agression foncière et insécurité grandissante, les “voyous” sèment la terreur
Publié le vendredi 23 novembre 2018  |  L’Indicateur Renouveau
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En plus de l’insécurité générale, le quartier de Yorodiambougou fait face à un phénomène récurrent : l’agression et la vente illicite des rues et espaces publics. Les auteurs sont des jeunes de Yirimadio, quartier voisin.

Le quartier de Yorodiambougou est situé dans la Commune rurale de Kalabancoro, cercle de Kati. Depuis le 13 septembre 2006, cette zone a été morcelée à la demande des autorités villageoises et locales de Sirakoro-Méguétana auprès du préfet du cercle de Kati en la personne d’Ibrahim Sylla en vue de financer certains projets de développement du village comme la construction d’une mosquée.

Conformément à la demande des villageois, le préfet Sylla a instruit ses services techniques d’effectuer une mission sur le site afin de vérifier s’il ne faisait objet de morcellement ou d’une attribution préalable. Après ses missions, le processus de viabilisation et les démarches administratives ont commencé. L’étape a été conclue par la validation du plan en 2010.

Malgré cette étape importante, un groupuscule d’individus menés par Siaka Traoré de Yirimadio, Lassana Fomba, Vieux Coulibaly et d’autres jeunes se donnent le loisir de s’en prendre aux espaces publics et rues de la zone. Ce faisant, ils représentent une menace aujourd’hui d’autant plus qu’ils se promènent au quotidien à la recherche de terrains dont les propriétaires n’ont pas assez de moyens pour les mettre en valeur.

Ce qui frustre de plus, les spéculateurs ont des lettres d’attribution qui datent de 2011 et 2012 et portant la signature du sous-préfet Ibrahim Goïta. Or, il se trouve que ce dernier n’est plus en fonction depuis 2010. De plus, les travaux de morcellement et de viabilisation de Yorodiambougou ont été effectués par la préfecture de Kati. De là, les professionnels du droit pourraient facilement vider le dossier pour faux et usage de faux.

Des forces de l’ordre et de sécurité passives

Les services de sécurité du 13e arrondissement ont été saisis plusieurs fois avec le dossier. Mais comme une odeur de complicité, ces mêmes auteurs sortent miraculeusement et ne s’avouent pas vaincus. Alors que tout travail de morcellement de foncier doit impérativement prendre en compte les rues, les espaces et les équipements publics.

Puisqu’ils n’habitent pas le quartier, les nommés Siaka Traoré de Yirimadio, Lassana Fomba, Vieux Coulibaly et d’autres jeunes ne se donnent aucune peine de prendre en compte ces aspects même lorsqu’ils sont interpellés. Pourquoi les mêmes auteurs sont toujours au commissariat sans être inquiétés ? Le 13e arrondissement joue-t-il son rôle de maintien d’ordre à Yorodiambougou ? Autant de questions qui suscitent des débats chez les habitants du quartier désabusés.

Front commun contre l’agression

Ayant tiré la conclusion d’une volonté passive du commissariat du 13e arrondissement, les habitants ont tenu mardi dernier une assemblée générale pour interpeller les autorités. Les services judiciaires, la police et la gendarmerie ont été alertés de la situation. Selon Mamadou Diarra, les autorités sont désormais au courant de l’agression du quartier par des spéculateurs (qui n’ont aucun papier administratif valable) et de la situation sécuritaire. Pour eux, la réponse tardive des autorités risque de provoquer un affrontement entre la population et ces spéculateurs.

Lors de l’assemblée générale, la question sécuritaire a été aussi passée en revue. Du moins, de l’avis de la population, Yorodiambougou est ignoré par les autorités. “L’insécurité pèse comme une chape de plomb sur les paisibles citoyens. Et cela à toutes les heures. Vols de motos, braquages, pillages de boutiques, attaques à main armée sont devenus le lot quotidien de la population de Yorodiambougou. Des groupuscules de bandits sévissent dans presque tous les coins et recoins du quartier. Pas un jour ne passe sans que des cas d’agressions, de dépossession de biens ou même d’assassinats ne soient signalés dans les différents commissariats de police de la Commune VI”, explique Aliou Maïga.

“Les noctambules et les boutiquiers encaissent sérieusement le coup. Et les populations des quartiers périphériques, notamment Missabougou, Sirakoro-Méguétana, Yirimadio ne peuvent pas le démentir. Ils se réfugient généralement dans les concessions non achevées. C’est pourquoi les personnes sensibles les considèrent dans le lot des couches défavorisées. Mais derrière cette apparence se cachent les vraies intensions des intrus…”

Selon nos témoignages, la plupart de ses bandits ont moins de 25 ans. La manipulation des armes n’est plus un mystère pour ces jeunes ainsi que les produits hallucinogènes comme le cannabis. Dès 21 h, les coins prennent la couleur d’un panorama menaçant et inadapté à toutes personnes sensibles. “Ces actes crapuleux dépassent mon imagination, les rues servent de cadre pour braquer les populations”, a fulminé une victime.

La thèse est du reste partagée par cet habitant. “Ici, les opérations se passent de tout commentaire. Presque tous les redoutables groupes de malfrats mis sous les verrous ont été arrêtés dans ce quartier. Les boutiques sont braquées en plein jour et les motocyclistes ne manquent pas les sévices des bandits. Ils sont le plus souvent dépossédés de leurs engins sous le regard indifférent des agents de sécurité”, déclare un boutiquier.

Cette recrudescence des attaques à main armée avec une multitude de petits butins contribue à renforcer le sentiment d’insécurité. On est amené à dire que c’est un problème de santé car la population est traumatisée par ces attaques criminelles.

Les habitants de Yorodiambougou et environs interpellent le ministre de la Sécurité et de la Protection civile à réagir à leur cri d’alarmes.

Ousmane Daou
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