Le leader de l’Association Nouroudine Islamia, El Hadji Bandjougou Doumbia compte entreprendre une médiation entre le président, Ibrahim Boubacar Keïta et le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé afin d’apaiser le climat politique.
Vendredi 19 novembre, 21heures passées. À Faladiè, non loin du monument, la Tour de l’Afrique, des milliers de fidèles musulmans, sur une place publique au bord de la bande des 30mètres. À même le sol, des femmes voilées assises sur des nattes. En face le groupe des hommes. Sur le podium, plusieurs prêcheurs se succèdent. Des sermons entrecoupés de chants religieux. C’est le Maouloud, l’anniversaire de la naissance du prophète Mahomet (PSL). Ici, les fidèles sont venus de l’intérieur du Mali et de la diaspora pour répondre à l’association Nouroudine Islamia.
Vers minuit, l’escorte du leader de l’association, Nouroudine Islamia, El Hadji Bandjougou Doumbia pointe à l’horizon. La foule exulte. Une djellaba glissée sur un petit boubou, turban noir sur le crâne, chapelet dans la main droite, le visage auréolé par un large sourire, le jeune prêcheur fait son entrée. Sous haute protection, il met une dizaine de minutes à saluer ses invités.
Deux de ses enfants qui l’accompagnaient égayent le public avec des lectures de coran. Une trentaine de minutes écoulées, le leader de Nouroudine Islamia peut enfin prendre la parole. Il aborde d’emblée, le thème principal retenu par le Groupement des leaders spirituels, pour l’édition 2018 du Maouloud. A savoir: “la paix et la cohésion sociale”. Et cela, dans le but d’apaiser les coeurs dans un contexte sociopolitique tendu au Mali.
Pour détendre la situation, El Hadji Bandjougou Doumbia a jugé opportun de jouer sa partition. Il décide de mettre en place une commission pour mener des médiations entre le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta et le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, qui refuse toujours de reconnaitre la victoire de ce dernier. Présents à la cérémonie, l’ancien Premier ministre Moussa Mara et Cheick Harouna Sankaré, un des candidats malheureux à la présidentielle, ont soutenu l’initiative du prêcheur.
“Au Nord, ça ne va pas. Au Centre, des gens s’entretuent. Si nous ne faisons pas attention, c’est le contrôle du Mali tout entier qui va nous échapper” a prévenu, Cheick Harouna Sankaré.
L’ancien Premier ministre Moussa Mara, pense lui que le président Ibrahim Boubacar Keïta doit fournir davantage d’effort pour dialoguer avec le chef de file de l’opposition. “Personne n’a confiance en personne. C’est extrêmement grave”, a-t-il regretté.
Quant à El Hadji Bandjougou Doumbia, il a précisé que la médiation qu’il compte entreprendre en collaboration avec d’autres notabilités du pays, n’est motivée que par le souci de stabiliser le pays. ‘’Aucun effort n’est de trop pour sauver le Mali”, a-t-il déclaré. “Nous savons que certains vont nous insulter sur les réseaux sociaux. Pour le Mali, rien ne fera reculer”, a-t-il ajouté.
Outre la situation sociopolitique, au cours de cette nuit de ferveur religieuse, El Hadji Bandjougou Doumbia a rappelé aux fidèles musulmansl’histoire de la naissance du prophète Mahomet et son parcours. L’événement a pris vers 5heures du matin par une séance de prières collectives.