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Zone aéroportuaire : Le gouvernement menace, les spéculateurs fonciers s’en moquent !
Publié le vendredi 23 novembre 2018  |  L’Indicateur Renouveau
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© aBamako.com par A S
Conseil de cabinet à la primature
Bamako, le 12 septembre 2018 le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, a eu une première rencontre avec les membres de son gouvernement. Photo: Mohamed Moustapha Sidibé
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Malgré les multiples mises en garde faites par l’Etat sur l’occupation illégale de la zone aéroportuaire de Bamako, les spéculateurs fonciers continuent leur sport favori. : morceler et vendre cette zone pourtant classée d’utilité publique.

La zoneaéroportuaire de Bamako couvrant une superficie de 7149 ha, devient de plus en plus, la cible privilégiée des prédateurs fonciers. A travers un décret gouvernemental de 1995, la zone a été classée d’utilité publique et a vu l’expulsion des occupants illégaux dont ceux de Niamakoro-Diallobougou.

Pour des raisons économiques, le gouvernement a modifié en 2002, les textes régissant la zone aéroportuaire en autorisant des constructions temporaires dont celles démontables, c’est-à-dire les constructions qui ne sont pas faites en dur. Cette occupation temporaire qui est révocable à tout moment, donne lieu à la perception d’une redevance annuelle dont le montant est fixé de gré à gré en fonction de la superficie.



En violation totale de ces textes sur la zone aéroportuaire, on y voit des centres de formation en béton armé, des dépôts de carburant, des usines, des entrepôts de stockage, des bases militaires (MINUSMA), des bâtiments de l’administration publique ou encore des villages créés de toutes pièces (Kidalbougou). Les spéculateurs fonciers et leurs clients se foutent éperdument des menaces de l’Etat et continuent à faire main basse sur la zone à tous les niveaux surtout du côté de Diallobougou, Senou et Kalabancoro.

Pour rappel, c’est lors de la transition que des bâtiments ont commencé à pousser sur la zone aéroportuaire.

L’ancien ministre en charge des Domaines, David Sagara fait toujours l’objet de poursuites judiciaires à cause de 204 arrêtés d’attribution de parcelles émis de janvier à septembre 2013 dans la zone aéroportuaire selon un rapport du Contrôle Général des Services Publics. C’est sur la base du même rapport que l’ancien Premier ministre Moussa Mara avait instruit à Tieman Hubert Coulibaly, successeur de David Sagara à la tête du département en charge des Domaines, d’abroger les 204 arrêtés et de prendre des mesures administratives visant à surseoir à tous travaux sur les lieux.

Malgré les mesures de dissuasion et les campagnes de sensibilisation, les défiances continuent toujours et prennent de plus en plus de l’ampleur de la part des spéculateurs fonciers dans la zone aéroportuaire. Les constructions y poussent en toute impunité. Les occupants illégaux cherchent par tous les moyens à convaincre qu’ils sont en règle.



Pour rassurer leurs clients, les spéculateurs fonciers continuent à dire que les parties convoitées, sont déclassées de la zone aéroportuaire et que c’est le Maire du District de Bamako en personne qui a fait le déplacement au Sénégal pour s’en assurer auprès des responsables de l’Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA). C’est ce qui rassure les potentiels acheteurs. En plus de cela, certains documents de vente de parcelles de la zone aéroportuaire sont signés du même Maire Adama Sangaré.

Dans un communiqué conjoint récent, le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme et le ministre des Transports, ont rappelé que la zone aéroportuaire couvrant une superficie de 7149 ha et matérialisé par des bornes, relève du domaine public de l’Etat et qu’elle est imprescriptible, inaliénable et insaisissable.

« L’arrêté interministériel numéro 08099/MET/MLAF-SG du 18 avril 2008 confie exclusivement aux ministres en charge des Domaines et de l’Aviation Civile la gestion et la conservation du domaine aéroportuaire. Le domaine aéroportuaire échappe donc à la compétence des autorités régionales, locales, communales, villageoises et coutumières. Les ministres soulignent qu’aucune autre autorité administrative n’est habilitée à délivrer une autorisation d’occupation dans le domaine aéroportuaire », met en garde le communiqué.

Selon les deux ministres, les occupations illicites de la zone aéroportuaire mettent en danger la sécurité de la navigation aérienne et cela constitue un risque pour les occupants illégaux eux-mêmes.

« Les ministres informent que des mesures seront prises pour libérer le domaine de toutes les occupations illicites. Les ministres comptent sur la compréhension des citoyens pour la préservation de ce domaine créé au prix d’immenses efforts humains et financiers », ajoute le communiqué.

En plus de ces mises en garde, des arrestations sont faites régulièrement par la police sur le site dans le but de dissuader les clients à acheter des parcelles avec les spéculateurs fonciers.

Selon un conseiller municipal que nous avons contacté, l’Ordre des Géomètres a aussi été habilité à faire arrêter tout géomètre qui se hasarderait à travailler dans la zone aéroportuaire.

Affaire à suivre

M.D
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