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Accusations contre les Famas: ce qu’il faut retenir
Publié le vendredi 23 novembre 2018  |  Info Matin
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Un pas supplémentaire dans le complot contre notre pays a été franchi avec la publication par la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) et l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH) d’un rapport présenté à Paris, ce mardi 20 novembre, et, hier mercredi 21 novembre, à la Maison de la presse de Bamako.

Dans le rapport d’enquête intitulé « Dans le centre du Mali, les populations prises au piège du terrorisme et du contre- terrorisme », le Mali est présenté comme un pays en voie de désintégration en dépit du soutien constant et massif de la France et de la Communauté internationale ; un pays qui « court à l’abime » avec une instabilité chronique au nord et désormais « le centre qui se fracture à une vitesse saisissante ».

Dans le Centre, qui est l’objet de leur rapport, ces deux associations estiment que « l’escalade de la violence… est en passe de devenir hors contrôle », qu’au cours des deux dernières années, 1 200 civils y ont été tués, une cinquantaine de villages brûlés, au moins 30 000 personnes ont fui la région… « les atrocités de masse sont désormais une réalité : des villages entiers sont ravagés par les milices armées ; leurs habitants sont tués pour leur seule appartenance communautaire ; des hommes sont arrêtés et exécutés, sur la base de dénonciations ou simplement parce qu’ils sont issus de la communauté peule ».

La Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) et l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH) disent que leur enquête sur les « nombreuses exécutions sommaires » commises par nos FAMA « a permis de documenter et de recueillir des informations fiables sur au moins six tueries perpétrées entre février et juillet 2018 à Sokolo, Dioura, Finadje, Nelbal, Dogo, Boulikessi et Nantaka et au cours desquelles 67 personnes majoritairement peules ont été exécutées sommairement ». Florent Geel, responsable du bureau Afrique à la FIDH (Fédération internationale des ligues des droits de l’homme) va plus loin en affirmant qu’« aujourd’hui, pour l’armée malienne, un bon Peul est un Peul mort, et tout Peul est terroriste ».

Accusant la stratégie « essentiellement sécuritaire » privilégiée par nos autorités comme réponse au déchaînement de la violence dans le centre, le même Florent Geel, au nom des deux organisations, dénonce ce qu’il a appelé la « caravane de la mort » que le déploiement des 4000 soldats a provoquée.

Ces accusations loin d’être étayées par des témoignages contradictoires sont loin de conforter la dynamique de paix en cours et de rendre compte de la volonté jamais démentie et de tous les efforts de transparence de l’État du Mali en matière de respect des droits de l’homme. Le Mali a certes une armée en reconstruction, mais le comportement de nos forces armées et de sécurité est loin de celui décrit dans ce rapport. Travaillant conformément à la volonté du président IBK d’œuvrer à la stabilité, à la paix, à la cohésion, à la réconciliation et au dialogue, nos Famas n’ont jamais eu comme mission de cibler une ethnie quelconque de notre pays. Les autorités politiques et militaires n’ont jamais couvert une bavure quelconque imputable aux Famas. Comme en atteste le dernier rapport du secrétaire général de l’ONU sur la situation du Mali.

Le ministère de la Défense a publié un communiqué de presse, le 19 juin, dans lequel il a confirmé la présence d’un charnier près dudit village et la participation de membres des Forces armées maliennes au massacre. Le 7 juillet, il a annoncé l’ouverture d’une enquête criminelle sur l’assassinat de 12 civils par des membres des Forces armées maliennes agissant sous la conduite de la Force conjointe du Groupe de cinq pays du Sahel, commis le 19 mai dans le village de Boulkessy (région de Mopti). Le 5 septembre, faute d’avoir accompli des progrès dans l’enquête, le procureur en charge de l’affaire à Mopti a demandé à la MINUSMA de lui prêter son concours.

En toute transparence, comme il en a été chaque fois où il y a eu des accusations.

Par-delà cette transparence irréprochable, qu’est-ce que les deux associations proposent comme solutions à ce Mali qui est un pays de droit qui respecte les droits de l’homme dans un contexte de guerre asymétrique, dont elles oublient de tenir compte ?

La FIDH et l’AMDH, dans leur aveuglement à accuser notre pays de tous les péchés de la bande sahélo-saharienne, ne recommandent que des solutions que le gouvernement est déjà en train de mesurer :

« -Poursuivre les efforts en faveur de l’arrêt des combats, l’adoption de cessez-le-feu, la conclusion d’accords de paix, le désarmement, la démobilisation et la réinsertion des éléments des groupes armés, milices et autres groupes d’auto-défense présents et actifs ;

-Garantir la sécurité des biens et des personnes notamment par le déploiement des forces de défense et de sécurité pleinement respectueuses des droits des personnes, la consultation des communautés locales aux politiques de sécurité dans leurs zones, le strict respect des lois nationales et des engagements internationaux du Mali en matière de droits humains, opérations de police et maintien de l’ordre ;

-Restaurer et renforcer la confiance entre les populations locales et l’État, à travers des actions de sensibilisation et de renforcement de la sécurité des personnes et de leurs biens ».

Sans aucune volonté de complot contre notre pays, comment peut-on accuser un gouvernement d’avoir envoyé au centre du pays « une caravane de la mort » avec le déploiement de ses troupes et lui recommander de « garantir la sécurité des biens et des personnes, notamment par le déploiement de forces de défense et de sécurité pleinement respectueuses des droits des personnes » ?

Qu’est-ce que le gouvernement fait d’autre depuis deux ans si ce n’est de chercher à garantir la sécurité et la paix, à travers des actions « en faveur de l’arrêt des combats, l’adoption de cessez-le-feu, la conclusion d’accords de paix, le désarmement, la démobilisation et la réinsertion des éléments des groupes armés, milices et autres groupes d’auto-défense présents et actifs » ?

Le gouvernement du Mali a-t-il attendu le rapport de la FIDH-AMDH pour œuvrer à la restauration de la « confiance entre les populations locales et l’État, à travers des actions de sensibilisation et de renforcement de la sécurité des personnes et de leurs biens » ?

Dès lors, se pose la crédibilité des accusations et la pertinence des solutions proposées qui sont loin d’être nouvelles.

Une fois de plus, une fois de trop, peut-être, c’est un délit de faciès.

Par Sidi DAO

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