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FSD-COFOP: le passé et le passif
Publié le vendredi 23 novembre 2018  |  Info Matin
Conférence
© aBamako.com par Momo
Conférence de presse du FSD et de la COFOP
Bamako, le 19 novembre 2018 le Front pour l a sauvegarde de la démocratie et de la coalition des forces patriotiques ont tenu une conférence de presse a la maison de la presse
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Après une ‘’conférence de presse populaire’’ (en vérité un meeting déguisé), tenue la veille, le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) et la Coalition des forces patriotiques (CoFoP), qui s’opposent aux réformes en cours, ont maintenu, malgré l’interdiction, leur meeting ce vendredi après-midi à la Bourse du travail.

Estimant n’avoir cure de l’interdiction faite par le Gouverneur ne peut les empêcher d’exercer leur droit constitutionnel de se réunir, les opposants ont franchi le Rubicon, pardon ont tenté d’occuper l’esplanade de la Bourse du Travail déjà complètement bouclée par les Forces de l’ordre (Policiers, Gendarmes et Gardes). A coups de gazage et de matraquage, celles-ci les ont évacués, après quelques échauffourées. Un député appartenant à SADI a été blessé.

Faisant le parallèle avec Mars 91, dont LA ré-édition reste parmi les desseins voire les agendas affichés, certains n’ont pas hésité à dire que le régime du Président IBK qui se « dictatorise » a réprimé dans le sang des opposants aux mains nues, dont des élus de la Nation avant d’élever de véhémentes indignations contre la barbarie, la sauvagerie, l’intolérance, le déni de droit et, la violation systématique de la Constitution.

Pour notre naïveté confessée, nous estimons que la violence n’est et ne saurait être l’expression courante d’une démocratie, surtout lorsqu’elle s’abat sur des journalistes et des hommes politiques qui manifestent ou se réunissent pacifiquement. Les journalistes ne sont pas des tam-tams, et les opposants des cibles privilégiées à abattre en démocratie.

Nous pensons toutefois que le cadre d’expression normal d’une démocratie, qui n’a pas l’ambition de se « bananiariser », est moins le pavé que l’Hémicycle. Qu’au lieu de vouloir coûte que coûte chercher l’affrontement avec des Forces de l’ordre (pour crier ensuite à la répression, espérant mettre le régime à mal avec l’extérieur), l’Opposition malienne dispose de tous les instruments juridiques et politiques pour imposer le débat et informer les Maliens : interpellation des membres du Gouvernement, motion de censure, etc.

Elle a sûrement des raisons d’être en colère, de manifester son désaccord. Mais, comme le conseillerait Martin Lutter King, elle ne devrait ‘’pas laisser (sa) protestation créatrice dégénérer en violence physique’’, à moins que … En renonçant au cadre d’expression démocratique pour la rue, l’Opposition malienne peut difficilement se défendre de n’avoir aucune arrière-pensée putschiste. ‘’Soutenir la vérité par la violence, c’est lui prêter les armes du mensonge et de l’erreur ‘’ (Louis-Philippe de Ségur). Veut-elle le règne de la chienlit après son échec électoral ? Parce que l’évidence s’enracine de plus en plus dans l’opinion qu’elle ne se bat que pour imposer le « chaos » après sa débâcle électorale, ses revendications n’ayant rien à voir avec les préoccupations quotidiennes des populations.

Comptables de tous les errements d’hier pour avoir été ou dans les bonnes grâces de tous les régimes depuis 1991, en tout cas, pour certains, et pour tous, nostalgiques de la période où la démocratie tanguait avec consensus, synonyme de goinfrerie et d’impunité, les opposants ont du mal à faire rallier l’option malienne à leur cause. Ils sont, pour prêter l’heureuse expression de Gilles Le Gendre, président du groupe parlementaire La République en Marche (LRM), la version malienne «des forces politiques responsables du passé et du passif et des extrêmes sans projets ni avenir ».

PAR BERTIN DAKOUO

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